C'est un fait désormais incontournable : l'anglais est LE langage international des entreprises.
A un point tel que même le français utilisé professionnellement entre francophones est de plus en plus teinté par l'idiome de David Beckham, à défaut de celui de Shakespeare.
Quelques exemples récents et authentiques pour s'en convaincre :
- "L'action de nos techniciens sur le chantier a été baqueuppée par des spécialistes en central".
Ce manager en charge des installations de matériels complexes a probablement voulu signifier que des experts ont soutenu (et non pas "supporté" autre anglicisme) à distance (et non pas en centrale !) leurs collègues en charge du démarrage d'une machine dans l'usine d'un client.
Le mot backup est, à l'origine, un américanisme remontant au 18ème siècle qui désignait bizarrement les matériaux coincés dans une canalisation engorgée puis, par extension, les troupes de réserve dans l'armée.
- "Les interventions sont très taillemées".
L'animateur de cette "réunion plénière" souhaitait indiquer aux orateurs que leur temps de parole était limité et cadencé, bref que le timing était serré ! Il mérite toutefois notre indulgence car la moins mauvaise traduction française de timing reste encore planning !
- "As-tu ristaité la targette ?"
Cette angoissante question a été formulée lors d'une revue de détail (sorry "businness review") des budgets de différents services. Il s'agissait de savoir si l'objectif de dépense avait été réévalué (to restate the target).
Toutefois ce "contrôleur de gestion" ignorait probablement que le verrou français targette et son faux ami anglais target partagent les mêmes étymologies targe et zarge qui signifiaient, respectivement en vieux français et en germain, bouclier. Puisse ce dernier nous protéger des incursions linguistiques inopinées de l'anglais !
Brèviquement votre ...
Références :
- Random House Dictionary cité par Dictionary.com
- Dictionnaire Littré
- Online Etymology Dictionary