Que dire de plus que ce qui a déjà été dit ou écrit sur ce livre... La tâche est toujours un peu difficile dans ce cas là...Je confirme que c'est un livre que l'on ne lâche pas une fois qu'on l'a ouvert...
L'écriture, très sobre, hachée, au rythme de la respiration d'un mourant, nous enferme petit à petit dans un huis clos infernal dont nous savons que l'issue sera tragique. Mais laquelle ?
Un couple se retrouve réuni dans la douleur et la peur au milieu des décombres de la guerre qui continue son œuvre à l'extérieur. L'homme est sans doute mourant, et a sombré dans le coma suite à une blessure au combat. La femme est à son chevet et rythme ses journées entre soins du corps au malade et prières.Petit à petit la prière va se muer en parole de femme. Cette parole tentera dans un dernier élan vital de venir combler le vide sidéral de cette relation avortée qui ne s'est déclinée qu'au diapason de la violence, de l'humiliation, du silence et de l'obéissance aux lois sociales et religieuses.
Le corps inerte de l'époux deviendra pour cette femme sa "Syngué Sabour", pierre à qui l'on confie ses peines, ses pleurs, ses heurs et ses malheurs jusqu'à ce qu'elle explose pour nous en libérer. La femme se livre et se délivre, s'affirme doucement et prend confiance. Elle prend conscience de la vie qui fut la sienne et de l'atroce gâchis que fut leur vie de couple... Ses paroles la libèrent et elle pense tout autant qu'elles vont le réveiller...
..."Je ne sais pas ce qui m'arrive. Mes forces défaillent de jour en jour. Comme ma foi. Tu dois me comprendre." Elle le caresse. "J'espère que tu arrives à penser, à entendre, à voir... me voir, m'entendre..." Elle s'adosse au mur, et laisse passer un long moment-peut-être une dizaine de tours de chapelet, comme si elle l'égrenait encore au rythme des souffles de l'homme-, le temps de réfléchir, de partir dans les recoins de sa vie, et puis de revenir avec des souvenirs : "Tu ne m'as jamais écoutée, tu ne m'as jamais entendue ! Nous n'avons jamais parlé de tout cela !" ...
J'ai cru avec elle au pouvoir des mots, à la puissance de la parole de vérité... Jusqu'à la fin, que j'ai trouvée terrible et absolument désespérée.
L'homme qui a su faire entendre ce cri étouffé des femmes niées jusqu'au plus intime de leur être a écrit un grand livre, tout le monde le dit :
La présentation de l'éditeur avec une revue de presse :
Martine Laval, Télérama, 20 août 2008; Lisbeth Koutchoumoff, Le Temps, 30 août 2008; Jean-Pierre Perrin, Libération, 18 septembre 2008; Tristan Savin, Lire , novembre 2008; Sabine Audrerie, La Croix
Les billets de Pierre Assouline, celui du 24 Août 2008, et celui du 10 Novembre 2008...
Un article de Christine Rousseau pour Le Monde
Une critique de Mélanie Duwat sur Fluctuanet,
Celle de Delphine Descaves pour Le Matricule des Anges
"C'est un des romans les plus marquant de l'automne" pour Joël Fompérie sur Etat-critique
Un beau billet sur Courant Alternatif,
Extrait du texte lu par Strofka, sur Page 48
Nina a beaucoup aimé, C'est un coup de cœur pour papillon,
"La dernière page tournée, vous vous rendez compte que vous avez lu un texte militant qui a fait mouche"... Nous dit Marie sur le Blog des livres.
Schlabaya a été bouleversée,
JHARTLEYB écrit : "Syngué sabour est un grand livre, fût-il prix Goncourt..."
Pour Laurent , c'est "Un Goncourt qui cette année s'engage et s'ouvre sans conteste à un plus large public"
pour helenablue "C’est un magnifique poème, une œuvre puissante absolument à découvrir, poignant , juste et bouleversant".
Naina nous parle de Nadia Anjuman comme étant probablement la poétesse N.A. à qui ce texte est dédié
Des avis plus mitigés pour Lapinoursinette, Karine,
Emmanuelle Caminade en parle, Le Marque pages, Wictoria, isah,Passion des livres, Cathe, Chiffonnette aussi... et vous trouverez encore d'autres liens sur tous ces blogs cités:)
Un très bel interview de l'auteur sur Mediapart :
Atiq Rahimi : Prix Goncourt 2008
Atiq Rahimi : Prix Goncourt 2008
par Mediapart