Ma vie n'est pas une comédie romantique

Par Mamancelib
Je m'auto-inquiète, parfois... Je suis tombée sur cet article, hier, qui recense six belles scènes d'amour au cinéma... Et en première position, que vois-je ?... Dirty Dancing.... Le film de mon adolescence; le film culte de la jeune fille que j'étais. J'ai dû le voir une bonne dizaine de fois et à chaque fois, j'étais transportée. Je trouvais Patrick Swayze superbe, je craquais quand, à la fin du film, il disait "On ne laisse pas Bébé dans un coin", j'étais émue par cette histoire d'amour sur fond de musique... Du coup, en souvenir de toutes ces émotions d'adolescentes, j'ai cliqué sur la vidéo... Quasiment 20 minutes des moments "forts" du film...



Première réaction : waouh, ça a vachement vieilli !
Deuxième réaction : tiens, ça me donne envie de ré écouter ces vieilles chansons !
Troisième réaction : punaise, c'est vachement cucu la praline, quand même...
Quatrième réaction : Tous mes souvenirs d'adolescente me sont revenus: mes 13-14 ans,  l'amourette que j'avais vécue avec "She's like the wind" en fond sonore et ce que je croyais être l'amour, à l'époque...
 Cinquième réaction : j'ai versé ma larme... C'est là que je m'aperçois que mon cas est grave.
Je ne sais pas si j'ai été émue par la scène finale où je trouve le regard de Patrick Swayze à tomber (punaise, ça fait combien de milliards d'années qu'on ne m'a pas regardée comme ça ?)...
Peut-être me suis-je rendue compte combien, depuis cette époque, mes envies, mes attentes ont changé et que ma vie n'est pas celle dont je rêvais à cette époque : la famille unie, un mari amoureux, les enfants qui courent partout, la maison avec le chien, le chat, le jardin, la piscine... A l'adolescence, on est en plein dans le cliché du Prince Charmant et ce n'est que plus tard, qu'on se rend compte qu'il n'existe pas... et que c'est tant mieux !
L'extrait suivant était un extrait de Ghost, pour lequel j'ai une affection particulière pour des raisons qui me sont personnelles. Je me rappelle précisément avec qui je l'ai vu, quand je l'ai vu et je ne peux pas le regarder sans penser combien j'étais à mille lieues d'imaginer combien ma vie allait être bouleversée quelques mois plus tard...
Et comment ne pas vibrer sur cette chanson ?





Le troisième extrait proposé est un extrait de "Roméo et Juliette", avec un Léonardo Caprio très jeune. Là, par contre, je ne peux pas dire que ce soit un film qui ait marqué mon adolescence. Déjà, j'avais 21 ans quand il est sorti donc, le côté fleur bleue à outrance qui est livré avec l'adolescence m'avait déjà passé.
Par contre, je suis une grande fan de Shakespeare et j'avais trouvé l'adaptation assez réussie et originale...
En revanche, la chanson de Des'ree qu'on entend dans cet extrait fait partie de ma playlist romantique...




Ensuite, on a droit à l'éternel "Titanic", toujours avec Di Caprio. Là aussi, je ne peux pas dire qu'il fasse partie de mes films romantiques cultes.
Je me souviens davantage de la séance ciné, avec mes copines de fac, où on avait réussi à attraper le fou rire grâce à une amie, alors qu'elle voyait le film pour la troisième fois, qui nous a lancé entre deux sanglots "snif snif... et c'est pas encore fini... snif snif..."
Par contre, ensuite, dans le top 6 de ce site, arrive un extrait de "L'étudiante"... Et là... Comment dire... J'ai dû le voir autant de fois que "Dirty Dancing", pour vous donner une idée... J'avais aimé cette histoire d'amour qui naît entre deux personnes que tout oppose mais qui, parce qu'ils s'aiment, arrivent à surmonter tout ça. Du haut de mon adolescence, j'avais trouvé très sensuelles ces scènes où on les voit faire l'amour dans l'ascenseur, où on les voit au réveil, à l'hôtel, par terre...


Et surtout... c'est cette magnifique tirade de Musset que Sophie Marceau déclame à la fin qui avait achevé de me convaincre : "… mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui"
And last but not least,  un extrait de Love Actually, que j'ai aussi beaucoup aimé...




Mais, bizarrement, ce sont les films que j'ai vus pendant mon adolescence qui m'ont le plus marquée. Comme si, passés 20 ans, ces comédies romantiques me touchaient moins. J'assume complètement ces contes de fées cinématographiques que j'ai pu regarder et aimer à leur époque. Je crois que ça fait partie des rêves qu'on aime se forger quand on est adolescente. Peut-être est-ce pour ça que, depuis, je n'ai vu acune autre comédie romantique qui m'ait autant marquée !


Je crois que ce qui m'a émue en revoyant, c'est de me rendre compte combien je croyais en ces rêves de romantisme, en ces hommes qui n'ont pas peur des obstacles pour celle qu'ils aiment et de me rendre compte qu'aujourd'hui, j'étais à des années lumière de tout ça.

Bonne ou mauvaise chose ? Je n'en sais rien.
Mauvaise, dans le sens où j'ai perdu mes illusions et mes rêves de jeune fille face à la réalité de la vie et que je suis persuadée, aujourd'hui, que tout cela n'était qu'une vaste arnaque.
Bonne chose, puisqu'une fois que se sont évanouies les utopies, on est plus en phase avec la réalité et on a pleinement conscience que non, les Princes Charmants n'existent pas; en revanche, de Charmants Hommes croisent parfois notre route... et qu'on les accepte pour les hommes qu'ils sont, pas pour les Princes qu'on aurait voulu qu'ils soient...