Je suis maintenant pratiquement certain que je ne serai jamais un écrivain. Ce n’est pas un triste constat, mais il faut se rendre à l’évidence, plus j’approndis mes recherches et plus les difficultés m’apparaissent insurmontables.
Faut-il pour écrire, échapper à toute influence ? Les écrivains réussissent-ils à ne pas se laisser influencer par les lectures des ouvrages de leurs confrères ?
A chaque fois que je referme un livre, mes doutes s’amplifient.
Cependant, je persiste, mes tentatives sont nombreuses, un peu à l’image d’un sportif qui s’entraîne et qui espère qu’un jour ses efforts seront récompensés. Je prends de l’élan. Je me concentre. Et je démarre….
Tout se passe bien pendant une dizaine de pages, puis les effets de la concentration s’effacent peu à peu, je suis irrémédiablement repris par la réalité. Mes yeux se détournent de l’écran. Les mots semblent fuir. J’insiste, mais le doute s’est installé. La consistance de mon projet se dilue comme une goutte de lait dans une tasse de café. C’est fini pour cette fois !
Je me suis procuré deux livres ” Les Petits Papiers ” et ” Petite Fabrique de Littérature ” d’Alain Duchesne et de Thierry Leguay aux Editions Magnard. Ces deux livres proposent pour l’un les différentes techniques d’écriture et pour l’autre les différentes formes d’écriture ou les diffférents moyens d’accéder à l’écriture d’un texte.
Je dois vous dire qu’en commandant ces deux livres, j’espérais trouver enfin la méthode ” miracle ” qui allait me faire passer le cap fatal. C’était un peu naïf de ma part car, malgré leurs contenus, en dernier ressort, c’est en moi que je dois je trouver l’inspiration. La technique ne suffit pas.
Un chapitre m’a intéressé et un peu rassuré: c’est le chapitre intitulé ” Commencer “. La phrase de présentation est celle-ci :
<< Essayer tout simplement de commencer un récit sans avoir le souci de le terminer. Se fixer de ne pas écrire plus d’une ligne, un paragraphe ou une page, selon l’humeur du moment >>
Pour certains écrivains la phase du commencement est jubilatoire comme pour Roland Barthes et pour d’autres un exercice périlleux comme pour Aragon.
L’écriture de ces lignes me redonne du courage pour, à nouveau me lancer dans une nouvelle épreuve.
Premier paragraphe de mon dernier essai, il y a deux mois :
<< Depuis combien de temps se mettait-il devant son ordinateur pour écrire ? Il ne s’en souvenait plus. Tous les matins après son petit déjeuner il montait à son bureau bien décidé, s’installait sur son fauteuil et faisait le vide dans sa tête, car il savait par expérience qu’il fallait peu de chose pour le distraire. Par les arbres qui se balançaient doucement de l’autre côté de la fenêtre, ou tout simplement par son chat qui immuablement viendrait se coucher sur son bureau. >>
Un autre essai, plus ancien :
<< C’était un jour de Mars,les jours étaient plus longs et déjà on espérait la venue du printemps. L’hiver avait été froid, en particulier en Janvier, la neige, dans cette région de la Drôme, avait inhabituellement recouvert les prés et les cultures. Il était l’heure, pour Bernard, de partir pour Grenoble. >>
PS : 727 romans nouveaux à la rentrée et moi et moi …. motpassant