Certains lecteurs m'ont demandé ma position sur les thèses de la décroissance, de la croissance et de l'écologie.
Ma réponse, en tant que libéral (au sens premier et authentique du terme), est simple : L'état n'a pas à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Il n'a donc
ni à « stimuler la croissance », ni à imposer une « décroissance »...Qu'il laisse simplement les gens vivre, travailler, choisir leur mode de vie, et consommer comme ils l'entendent !
A certains moments, les sociétés connaissent des périodes de forte croissance, à d'autres moments elles présentent des périodes de croissance nulle ou négative. L'état n'a pas à intervenir dans
ces cycles naturels.
La croissance peut se faire de deux façons :
- Par du volume (on produit plus de voitures, grâce à des gains de productivité, de l'automatisation). Cette croissance consomme évidemment
beaucoup de ressources naturelles.
- Par une transformation plus poussée des matériaux de base de départ : un ordinateur demande plus de transformation qu'une table faite de
plastique, métal et verre, mais pas forcément plus de matières premières. Ce second type de croissance consomme peu de ressources naturelles.
Le progrès n'est pas linéaire :
Il y a des périodes où des avancées scientifiques et technologiques donnent lieu à la fabrication de nombreux produits nouveaux, qui se répandent ensuite dans la société, et où la croissance est
forte.
Il y a d'autres périodes où il y en a moins et où les marchés de renouvellement dominent, la croissance est alors faible ou négative.
Cela n'a rien de dramatique, dans ces périodes de stagnation, les entreprises qui veulent survivre doivent augmenter leur effort de recherche, pour trouver de nouveaux produits répondant à un
réel besoin des ménages : Les crises stimulent l'inventivité, ce sont des accélérateurs de l'évolution.
Si l'état s'en mêle via la relance keynésienne (je ne critique évidemment pas du tout ici la recherche publique, qui a son utilité), il va dérégler ce processus : En stimulant artificiellement la consommation, il va favoriser la croissance « volume » par gaspillage au détriment de la croissance « technologique »
(transformation plus pointue et plus poussée des matières premières), et gêner considérablement l'évolution technologique en maintenant en vie des unités obsolètes.
Les primes à la casse, les subventions, la consommation à crédit, tout cela conduit à un gaspillage des ressources naturelles :
Le keynésianisme est totalement incompatible avec la préservation des ressources naturelles.
Et le discours des dirigeants actuels, qui veulent forcer des foules à consommer ce dont elles n'ont plus besoin, tout en se prétendant les porte-drapeaux du « développement durable » (autre
outil keynésien utile qui permet surtout de forcer les ménages à acheter de nombreux produits inutiles estampillés « DD » et à gaspiller ainsi encore plus de ressources) est complètement
schizophrène.
Que les états laissent donc la société s'organiser comme elle l'entend, et la planète s'en portera certainement beaucoup mieux !