Les chiens et chats se mettent à la bio

Publié le 06 février 2009 par Ecosapiens

chien de troupeau: le patou

Une boutique proposant des articles pour animaux de compagnie (laisse, tapis, jouets) nous a sollicités afin de référencer ses produits sur le guide eco-SAPIENS. Bien entendu, tout ceci est en coton bio ce qui justifie cette demande de partenariat.

De notre côté nous sommes restés perplexes. D’abord, nous sommes convaincus de la sincérité de la démarche. Mais aucun de nous n’ayant chien, chat, rat ou cochon (même si j’envisage d’acheter une chèvre…) nous ne sommes pas particulièrement sensibles à cette nouvelle thématique dans l’éco-consommation.

Nous avons donc décidé de lancer un sondage dont l’issue déterminera notre position. C’est aussi l’occasion pour ceux qui le souhaitent d’apporter leurs arguments pour et contre… mais aussi nuancés.

Notre entourage a trouvé l’idée très bonne, au point qu’il faudra la renouveler. Nous pensons en effet, comme nous l’avons déjà dit, que nous “n’avons pas le monopole de l’éthique”. Même si, à force, nous connaissons très bien le sujet !

Souvent, ce qui englobe toutes ces interrogations, c’est la notion d’utilité. Quand un objet devient-il un gadget ? Baudrillard y consacrait un chapitre entier dans le cultissime “La société de consommation“.

Personnellement, au risque de choquer le sens commun, je pense comme lui que tout objet est acheté non pas pour son utilité mais pour son prestige social. Quand on dit qu’on achète quelque chose parce qu’on en a besoin, on ne dit pas grand chose. C’est une tautologie…

Jean Baudrillard

Une machine à laver, voilà qui peut paraître fort utile. Sauf que chacun pourrait soit aller à la rivière soit aller à la laverie. Dans le premier cas, nous aurions l’air marginal et vraisemblablement ridicule. D’un autre âge. Le regard social…

Dans l’autre cas, nous préférons éviter ce genre de salle commune ou alors nous prétextons que nous gagnons du temps en acquérant notre propre machine. Mais du temps pour quoi faire ? Aujourd’hui la modernité nous impose en quelque sorte de ne pas “perdre la face” à “perdre du temps sur la lessive puisque nous serions alors les seuls”.

Bref, la consommation c’est à la fois rejoindre le troupeau, mais c’est aussi bien sûr la possibilité de se distinguer. Le plus intéressant étant toujours la manière dont chacun tente de justifier un achat que l’interlocuteur trouve gadget.

Nous évoquons parfois ces symboles que nous appelons “anti-sapiens“.

Revenons aux laisses en coton bio. En quelques heures, une soaixantaine de personne ont déjà voté. Il semble qu’au-delà du rapport affectif avec l’animal (mon chat a droit au même soin que mois, une forme d’anti-spécisme) il y a surtout l’idée de soutenir une filière qui mérite de se développer. L’agriculture bio (alimentation, textile, cosmétiques) doit encore gagner du terrain face aux lobbies pesticides et OGM.

Dans cette adversité, nous pouvons donc compter sur nos 30 millions d’amis !