Les crocus pointent le bout de leur nez. Je n’ose plus parler de printemps, la dernière fois que j’ai abordé le sujet, deux jours plus tard il allait neiger et geler à pierre fendre pendant une semaine.
Résultat du mélange explosif du 4 ans, du manque d’activité pendant une bonne semaine (gel oblige) et de l’arrivée du printemps, mon cheval embarque comme un beau diable.
Au pansage il a l’air mou, léthargique. J’en conclus naïvement que je n’ai rien à craindre, je peux partir rênes longues. Grand bien m’en a pris de ne pas le faire, car sitôt en selle, ça ronfle, ça joue des castagnettes et ça fait son beau. Je sens une tension inhabituelle dans son dos, qui me laisse à penser que je ne suis pas au bout de mes peines.
Il regarde à droite à gauche, m’arrachant les rênes à tout bout de champs. Et dès que l’occasion de présente, un bruit inhabituel, un oiseau….. il part comme un boulet de canon, non pas au galop mais pire, dans cette allure que je déteste tant, le trot de frison ou quoi que l’on fasse on rebondit terriblement en selle à chaque foulée, impossible de se cadencer. L’allure est trop frappée et alors que la tête remonte à une hauteur vertigineuse, le dos se creuse, que dis-je s’effondre C’est autant pour le confort du cavalier!!!
Que faire? Quelques foulées de galop, puis il repasse au trot de frison en représentation. en Hollande :-D…Le temps passe, je me campe sur les étriers et mets toutes mes forces dans les bras lui offrant hélas par la même, le point d’appui qui lui permettra de me treuiller encore un bon moment;
Mais pas moyen de tourner, nous sommes sur un chemin de foret, y a qu’à attendre que ça passe…. sauf que ne serait ce que 1 ou 2 minutes à ce rythme là, c’est stressant. Surtout que le chemin est encore partiellemnent verglacé, un coup à tomber tous les deux. J’opte pour le “je lui braille dessus”, histoire de tenter de lui remettre les idées en place: “T’AS PAS BIENTOT FINI, NON! AHHHH MAIS, ALORS, SUFFIT! ” en somme un peu le ton que j’emploierai pour
enguirlander mon chien qui m’aurait déposé accidentellement une crotte dans le salon. Le ton de mémère n’est pas contente e et plus fluide….. pour quelques instants car 5 minutes plus tard on repart au même rythme au prétexte que QQ a vu un oiseau lui passer un peu près du nez (50M).Bon, j’ai tenu en selle même quand il a pris le galop car à tout prendre c’est beaucoup plus confortable que son allure de crâneur gazeux.
Mais à ce rythme il faut que je nous trouve une solution en urgence, sinon je ne le sors plus toute seule, c’est dit! Avec ces 10 cm pris en 1 an et ces 80 kg qui vont avec, je me sens assez démunie fasse à la bête en surchauffe. Ce sera soit embouchure, soit enrênement mais il me faut quelque chose, ne serait ce que le temps de lui apprendre que certes, il a le droit d’être joyeux mais qu’il pèse au bas mot 10 fois mon poids et que ça ne lui donne pas pourtant tous les droits.
Une fois rentré il va sans dire qu’il était heureux et détendu, au boxe il n’a pas eu l’air de comprendre pourquoi la carotte tardait à venir. Si notre extérieur m’a mise aux 400 coups quant à lui, elle lui a fait un bien fou et me l’a rendu tout joyeux.
Photo hautesavoiephotos.com