Le bon, la brute et le cinglé
Spaghettis sauce soja
Dans les années 1930, trois personnages, un bon, une brute et un cinglé, sont à la recherche d'un trésor en Mandchourie, convoité par l'armée d’occupation japonaise, qui vient d’établir sur le pays le protectorat du « Mandchoukouo »*. Le troisième dérobe la carte indiquant l’emplacement du magot. Le second, un redoutable tueur à gages, se lance à ses trousses, tandis que le premier souhaite faire main basse sur la prime promise pour la capture de l’astucieux voleur. L'histoire du film est, le spectateur l'aura bien compris, calquée sur le chef d'oeuvre de Sergio Leone : « Le bon, la brute et le truand ».
© ARP Sélection
Le film, qui vient de détrôner « Typhoon » au premier rang des budgets alloués à un film coréen avec ses 17 millions de dollars, revêt à l’instar de son modèle la forme d’une grande course-poursuite à la recherche d'un trésor dans un pays naissant où règne la loi du plus fort, sur fond de guerre sino-japonaise. Malheureusement, le bon, incarné par Jung Woo-Sung, n'est pas assez fouillé et n'ouvre la bouche que pour débiter une philosophie de comptoirs. Song Kang-Ho, le cinglé, véritable héros de l'histoire, perd quasiment toute sa dimension à la fin du film. Quant à la brute, elle se révèle n’être rien d’autre qu'un psychopathe métrosexuel, à l’expression unique surplomblée par une mèche à la « Tokio Hotel », summum de la tendance en Extrême-Orient, mais à la capillarité rédhibitoire dans nos contrées, à plus forte raison pour qui veut passer pour le méchant de service.
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Même si « Le bon, la brute et le truand » n'est en somme qu'une succession balourde de références à Leone, l’ancien comédien de théâtre Kim Jee-woon assure comme une bête aux manettes. Il prend carrément son pied à relever un défi qui lui a tout de même valu de figurer dans la sélection 2008 du festival de Cannes. La caméra de l’auteur des remarquables « Deux sœurs » et « A bittersweet life »** virevolte et tourbillonne. Les séquences de bravoure, toutes plus énormes les unes que les autres, s'enchaînent à un rythme frénétique, jusqu'à une apothéose d'explosions, de coups de feu et de poursuites, survoltée par la musique de Santa Esmeralda – qui avait déjà assuré une bonne part du succès de la bande-son du « Kill Bill » de Tarantino – et cela durant plus de vingt minutes ! Bref, si vous aimez l'idée de vous prendre dans la gueule des « gunfights » généreux au six coups et à la winchester jusqu’à plus soif, courrez le voir !
Reda
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En salles actuellement
Réalisé par Kim Jee-Woon
Avec Woo-sung Jung, Lee Byung-Hun, Song Kang-Ho
Durée : 2h08 minutes
Année de production : 2007
Titre original : Joheunnom nabbeunnom isanghannom
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* Le Mandchoukouo est une colonie japonaise conquise en Mandchourie, maquillée en état fantoche à la tête duquel les autorités japonaises placent Pu Yi, dernier souverain chinois, en 1932.
** Lire à ce sujet la critique du film
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Article mis en ligne le 06/02/2009
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 05 août à 15:37
J'ai pas bien compris la fin du film... il meurt ou pas Park Chang-yi (la brute) Si c'est le cas je trouve déguellasse qu'il y ai que lui qui meurt et pas les 2 autres :(