15 millions de Français étaient devant leur poste de télé hier soir, pour écouter et voir Nicolas Sarkozy. Au-delà du blabla de circonstance, je retiens qu'il a annoncé la suppression de la taxe professionnelle en 2010. 2010 c'est l'année prochaine. La taxe professionnelle, c'est la taxe versée à la communauté d'agglomération Seine-Eure et qui assure la plus grande partie de ses recettes donc de ses dépenses. La supprimer va faire plaisir aux chefs d'entreprises. Mais cette recette disparue, il faudra bien lui trouver une remplaçante.
Le président a été clair : on a du temps devant nous pour y réfléchir. En attendant, les représentants des collectivités territoriales agitent un drapeau rouge. Ils font savoir au président qu'ils ne se laisseront pas dépouiller de cette recette sans vraie contrepartie. Ils savent que Nicolas Sarkozy s'était engagé à se rendre à Grandrange en avril et qu'on l'y attend toujours. Jacques Chirac aussi avait promis la suppression de la TP, c'était il y a très longtemps…
Un journaliste de Libération a posé la question suivante à un spécialiste de l'économie : « La fin - même partielle - de la TP peut-elle toutefois avoir un impact sur les délocalisations ? »
« La fiscalité, et en particulier la TP, ne joue qu'à la marge sur les choix de localisation. Il y a d'autres déterminants plus importants pour les entreprises, comme la demande sur un marché ou le coût de la main d'oeuvre. La France est le deuxième pays de l'Union Européenne qui reçoit le plus d'investissements étrangers (derrière le Royaume-Uni). Les entreprises viennent y chercher une localisation stratégique, au coeur du marché européen, mais aussi des savoir-faire, des compétences. »