Du théâtre, encore, et formidable, en plus !
Un père débarque chez sa fille sans crier gare, un soir, avec sa petite valise à la main. La réception est sèche et froide. Que vient faire ce père détesté dans l’appartement de sa
fille ?
Quelle histoire ne peuvent-ils plus se raconter ?
La haine est palpable : les remords de la fille envers son père sont tenaces. Pourquoi n’est-il pas allé voir son frère ? Que valent encore ces remarques acerbes sur sa vie privée, son
célibat, son ami ? Ce dernier, passe, se fait petit, observe, discute et repart. Le père fait tout ce qu’il faut pour paraître encore plus détestable… et pourtant, s’il est venu, là, ce
soir, chez sa fille, c’est pour lui demander quelque chose. Rongé par la maladie, sentant sa fin proche, il pense qu’elle pourra lui apporter ce dont il a besoin une dernière
fois.
Les tensions sont insupportables ? Comment vont-ils s’en sortir au petit matin ? Cet ami, qui revient, saura-t-il mettre des mots sur cette histoire si
douloureuse ?
Un huis clos haletant, dur, très dur, exposant les relations père / fille dans toute leur acrimonie. Des personnages forts, des dialogues savoureux, un suspens tendu, une tension permanente qui donne à la pièce une puissante identité. Un très beau texte de Carole Thibault.
Extrait
La fille :
Je ne suis pas comme toi
Le père :
Pareille,
tout mon portrait
Les gens disaient
Tout ton portrait
qu’est-ce qu’elle te ressemble
ton portrait tout craché
Et ils ajoutaient
La pauvre
car ils ne m’épargnaient guère
Et tu savais rigoler
Ça
Tu savais boire un coup
comme un vrai homme
J’étais fier de ce que les gens disaient.
Faut-il laisser les vieux
pères manger seuls aux comptoir des bars ?
Carole Thibaut, Lansman, collection Beaumarchais, 2008 – 9,00 €.