Face à la crise d'angoisse

Publié le 06 février 2009 par Chroneric

Comment éviter le sujet ? Hier soir, Nicolas Sarkozy s'est donc exprimé devant les caméras sur quatre chaînes de télévision, pour être sûr de toucher un large public. Comme à son habitude, il s'exprime bien, dit beaucoup de choses et regarde bien droit dans les yeux ces interlocuteurs. Il sait comment parler et impliquer celui ou celle qui l'écoute en prononçant de temps en temps son nom : "Monsieur Pujadas", "Laurence Ferrari en parlait", etc. En face, ainsi visé, vous êtes obligé de le regarder et de l'écouter.

Donc, le président était là pour expliquer sa politique et ses réformes. Comme on pouvait s'y attendre et depuis le temps qu'il le répète, il maintient les réformes dans leur principe, même si quelques points de détails sont discutables, et réserve toute son énergie jusqu'à la fin de son quinquennat. Il a fait beaucoup d'affirmations, donner beaucoup d'exemples et dit combien ces ministres ont du talent mais a-t-il convaincu ? J'avais une professeur d'économie qui nous disait de temps en temps qu'il ne fallait pas seulement affirmer une chose pour qu'elle soit vraie et prouvée. Je reste donc sceptique (comme une fosse). Je ne demande qu'à le croire. Vu les derniers évènements, il ne pouvait pas ne pas dire autrement qu'il avait bien entendu les colères et les inquiétudes de la rue.

D'après les spécialistes, Nicolas Sarkozy a parlé pour ne rien dire, en résumant ce que j'ai pu lire ça et là. La balle est maintenant dans la réunion du 18 février. Vont-ils s'entendre, cela reste une petite probabilité. Le MEDEF voulant plus de mesures pour les entreprises en allégeant les charges, en assouplissant le droit du travail, entre autres, et les syndicats voulant des mesures en faveur des travailleurs et des chômeurs pour relancer le pouvoir d'achat et tranquilliser les citoyens. J'ai bien peur que l'Etat ne doive arbitrer à l'issue de cette rencontre et fasse des mécontents des deux côtés des partenaires sociaux.