Le joueur de bonneteau

Ne pas dire ce que l'on fait, ne pas faire ce que l'on dit

Détourner l'attention de son public pour pouvoir mener à bien ses petites affaires, c'est un jeu vieux comme le monde ou presque. Le célèbre tableau "L'Escamoteur",de Jérôme Bosch résume bien la situation, ne pas dire ce que l'on fait, ne pas faire ce que l'on dit. Aveugle guidé par un comparse, tire-laine qui vide la poche d'un spectateur médusé de s'être fait berner, spectateurs cyniques, enfant qui joue, manipulateur qui prépare le tour suivant...

http://www.adamsmagicshow.be/troubadours_alienor/escamoteur.htm

Nicolas Sarkozy utilise avec brio ce mode de communication pour tenter de recoller à l'actualité et à l'opinion en s'efforçant de faire oublier les mesures contre-productives qu'il a fait prendre depuis son élection en 2007 :

• encouragement des heures supplémentaires ;
• allégement de la fiscalité des mieux nantis ;
• détricotage du lien social ;
• encouragement des communautarismes ;
• réduction des espaces de liberté publique ;
• mise sous contrôle de la justice ;
• main-mise sur les médias ;
• restructuration à tous vents
• sans parler des projets dans le tuyau : mise sous contrôle d'internet, restructuration du paysage politique local

La communication du gouvernement pour répondre à la crise mondiale dans laquelle la France et les français sont plongés répond bien évidemment  à ces critères. C'est le cas du plan de relance présenté par le gouvernement pour aider la France et les français à survivre dans la crise économique et financière relève de cette logique :

• Un discours volontariste accompagné d'un catalogue de 1.000 projets - c'est parfait en terme de communication politique ;
• Le problème est que le catalogue de projets est en fait le recyclage quasi intégral de décisions  déjà prises - tant mieux pour les projets concernés sous réserve qu'ils soient toujours opportun de les réaliser, mais il ne comprend aucune novation quantifiée, faute de réserves pour les mettre en oeuvre. Les 14 milliards du paquet fiscal 2007 seraient bienvenus, mais l'argent sorti, par les fenêtres y revient rarement.