La réalité est que le Français est une langue basée sur le latin, vivante, heureusement, et cela, de tout temps. Remontons dans le temps.
Au Moyen Age, la péninsule ibérique et l’ensemble du bassin méditerranéen en général sont alors sous la domination musulmane (attention, il ne s’agit pas de racisme ou de discrimination de croyance, mais des faits historiques). Le monde musulman rayonne alors dans le monde connu, et cela dans tous les domaines: médecine, algèbre, physique, cartographie/géographie, économie, etc. Le monde musulman est en plein essor, notamment face à un royaume des Francs plus féodale qui peine dans le rassemblement et l’unité (qui s’étend mais qui se divise au bout de luttes intestines en le Saint Empire germanique et la France - mais c’est une autre histoire). L’influence musulmane et de la langue arabe est donc inévitable, tant les échanges commerciaux se multiplient et le développement scientifique y est important.
C’est ainsi que la langue française s’enrichit de mots aujourd’hui courant tels que abricot, alchimie et chimie, orange, algèbre, guitare, bougie, café, mazout, lascar, mesquin, caramel, goudron, chemise, nuque, coton, cumin, hasard, douane, éponge, épinard, estragon, des mots s’installant dans la langue au gré des marchandises commercées. Sans oublier les chiffres arabes, et des mots aujourd’hui incontournables et paradoxaux comme “niquer” ou “alcool”. Bref, l’influence est telle qu’il existait même des bourgades où des femmes occidentales portaient le voile par respect de la culture voisine.
Ce phénomène d’emprunt et d’adaptation de mots étrangers s’est bien sûr poursuivi tout au long des siècles avec des mots anglais, allemands, espagnols, italiens et bien d’autres. Nous obtenons ainsi des singularités comme “vasistas” provenant de l’allemand “Was ist das ?” signifiant “Qu’est-ce que c’est ?”, ou redingote venant de l’anglais “Riding coat” (manteau pour l’équitation), ou la “vache-qui-rit” dérivant (fortement) de “Walkyrie”. D’autres mots sont transposés plus fréquemment directement dans la langue française: de l’italien avec “piano”, “spagetto” et “scénario” (qui adoptent au pluriel la grammaire italienne, à quelques fautes près - “scénarii” en français contre “scenari” en italien), etc.
Si nous devions dépouiller l’ensemble du vocabulaire français des tous les anglicismes, germanismes, hispanismes ou tout autre isthme (ou île – hoho), le Français serait bien pauvre pour s’exprimer.
Les emprunts à d’autres langues sont courants, mais n’étant pas à sens unique, il arrive parfois que le contraire se produit. Ainsi retrouvons-nous dans la langue de Shakespeare des mots tels que “Rendez-vous” désignant un rendez-vous galant, “Déjà-vu”, “privilège”, “cuisine” qui ont été transposés directement, ou transposé par adaptation comme “tennis” qui vient de “Tenez”, lorsque les balles étaient échangées au jeu de paume, ou comme le japonais “Vacancii” qui désigne les vacances. Sacrée image de la France tout de même.
Bien sûr, nous devons éviter l’emploi abusif d’anglicisme et de tout autre mot provenant d’une langue étrangère comme nous devons éviter les néologismes, les fautes d’orthographe, de grammaire et de vocabulaire, mais nous ne devons pas oublier également que la richesse culturelle se fait par des emprunts, des influences, des échanges, et partant du principe qu’une traduction est déjà une trahison, lorsque nous cherchons une idée précise, il se peut que le vocabulaire purement “national” ne suffise pas. Soyons tolérant !
Posté par jyboo le 6 février 2009Culture générale > Actualité du site, Histoire, Littérature |