Il a fallu que des centaines de milliers de Français descendent dans la rue pour que N. Sarkozy découvre que son plan de relance était injuste et insuffisant. En reconnaissant qu’il avait oublié les classes moyennes et les classes populaires, en avouant que le partage entre les salaires et les dividendes étaient totalement inégal, en admettant qu’il n’y avait pas de contreparties aux aides publiques, le président n’a pas seulement eu un tardif éclair de lucidité, il a donné raison à ce que nous n’avons cessé de dire et de promouvoir : il faut une relance fondée sur un nouveau modèle de partage et de développement : emploi, pouvoir d’achat, investissement.
Mais peut-on croire à la sincérité présidentielle quand on se souvient que le discours présidentiel de Toulon sur la refondation du capitalisme a débouché sur le renforcement de sa politique libérale qui a provoqué la crise ? Ne s’agit-il pas d’un nouveau tour de passe passe quand il annonce la poursuite de ses réformes de dérégulation du travail et de paupérisation des services publics.
Concrètement, les engagements en faveur des salariés et les contreparties demandées aux entreprises demeurent floues et sont renvoyées aux négociations avec les partenaires sociaux. La seule
annonce concrète, la suppression de la taxe professionnelle en 2010, risque au contraire de provoquer une crise des finances locales.
Pour le moment, face à la crise ce n’est qu’une émission de télévision de plus.
président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale