Si il a été banni de nos bons vieux thermomètres de grands-mères (car responsable de scandales sanitaires par le passé), le mercure est toujours utilisé pour le fabrication du Chlore.
La fédération France Nature Environnement (FNE) a présenté hier des relevés témoignant sur deux sites, dont celui d'Arkema, à Jarrie dans l'Isère, d'une présence du mercure dans l'air jusqu'à vingt fois supérieure selon elle au seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En Août dernier, un chargé de mission de la FNE prend ses mesures à proximité de l’usine de chlore du groupe Arkema de Jarrie (Isère)...
A proximité de la rivière qui longe l’usine, sur le domaine public, l’aiguille s’affole : pendant 10 secondes, le taux de mercure dans l’air atteint 10000 fois la présence naturelle (entre 13000 et 30000 ng/m3) ! D’autres relevés, effectués autour du site et dans une école, à un kilomètre du site, montrent que le mercure est présent partout, en proportions importantes.
Environnement contre rentabilité...
La problématique du mercure est emblématique des problèmes environnementaux face aux problèmes de rentabilité : il est possible de ne pas polluer, mais par manque de volonté des entreprises, on continue d’exploiter un procédé industriel dépassé. Depuis les années 1970, deux autres techniques existent, qui nécessitent 30% d’énergie en moins, et surtout, qui n’utilisent pas de mercure ! Pourquoi ne change t-on pas ? La rentabilité...
la France avait signé en 1998 la convention Ospar (Oslo-Paris), et s’était engagée à abandonner cette technique au mercure en 2010. C'était sans compter sur les lobbys qui ont obtenu une dérogation : Résultat, les chloriers pourront utiliser du mercure – et le rejeter – jusqu’en 2020...
FNE tient à préciser que le ministère de l’Écologie, alerté, a réagi immédiatement. Un étude contradictoire est prévue : chacun fera ses relevés : FNE, la Drire (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement), et Arkema.
Source : AFP / Bakchich
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