Suite à la fin de séance difficile à Wall street hier imprimée par un marché opérant un 'tri sélectif' des valeurs selon
les résultats publiés et des valeurs bancaires reprenant le chemin de leurs plus bas absolus, l'indice CAC 40 a corrigé nettement en matinée avant d'alourdir le score sur de mauvaises
statistiques. La borne supérieure du gap du 28 janvier qui sert de support pour la zone 'des 3 000' aura permis le retour des acheteurs et initié une clôture à l'équilibre (-0,09 %)
Le Dow Jones reprend + 1,63 % à 8 063,07 points.
Alors que Deutsche Bank a confirmé sa perte historique de 4,8 milliards € pour le 4 ème trimestre et - 3,9 Mds € pour
l'ensemble de 2008, l'inquiétude sur le plan économique se poursuit sur l'emploi avec une hausse de 35 000 nouvelles inscriptions au chômage aux USA la semaine passée portant le total à 626 000,
soit à un plus haut de 25 ans.
L'indice de l'emploi en ligne de 'Monster' ressort en baisse à 118 contre 131 en décembre après les annonces de licenciements de 'Challenger' qui passent de 166 348 à 241
749, publiées hier en même temps que l'enquête ADP.
Les commandes à l'industrie attendues à - 3,1 % pour décembre reculent encore de - 3,9 % avec un chiffre nettement
révisé à la baisse pour novembre puisqu'il passe de - 4,6 % en première estimation à - 6,5 %. La variation annuelle ci-dessous fait place à une chute libre :
De ce coté-ci de l'Atlantique, l'Allemagne termine 2008 avec une chute de ses commandes industrielles de - 25,1 % sur l'année et de - 6,9 % pour décembre, un chiffre très largement supérieur aux
- 2,5 % attendus. L'export plie de près de 10 % à - 9,4 % soit plus de 2 fois plus que la demande intérieure en régression de - 4,3 % sur le mois.
Concernant les taux, la BCE aura maintenu son statu quo comme largement anticipé. Jean-Claude Trichet, son Président a
indiqué lors de la conférence que "Nous confirmons que 2% n'est pas un point bas". Le renvoi à un abaissement des taux lors de la réunion de mars est donc indirectement confirmé.
La Banque d'Angleterre a par contre réduit à nouveau ses taux de - 0,50 % ce qui les place désormais à 1 %, soit une division par 5 depuis août 2008 et un nouveau niveau inédit depuis
sa création en 1694 (historique des taux de la BoE depuis 1844)
Quelle est l'ambiance ?
Le Dow Jones se tient à son support décrit vendredi dernier (en noir) comme à une corde dans le blizzard depuis le début de semaine, incapable de prendre une
autre direction, un comportement similaire au cours du cuivre "collé" on ne peut plus à sa moyenne mobile à 50 jours. Le marché a 2 hypothèques à lever :
- tout d'abord, la tendance pour l'emploi n'est pas bonne mais personne n'y voit vraiment clair entre des annonces interminables de licenciements et des journées où de 50 000 à 70 000
suppressions ont été annoncées selon les compilations faites par certains médias. Les différentes indicateurs comme l'enquête ADP ou Challenger hier, les inscriptions hebdomadaires
ou l'enquête Monster aujourd'hui donnent des indications mais leur nombre brouille un peu le constat d'ensemble. Le besoin de synthèse, de savoir ce qu'a vraiment donné janvier sur
ce point s'exprime fortement ce soir. La réponse ne saurait tarder puisque bien sûr le grand rendez vous est pour demain avec la parution du chiffre officiel à 14 heures 30 avec 500
000 destructions de postes attendues et un taux de chômage à 7,5 % contre 7,2 % en décembre.
- d'autre part, tout le monde navigue à vue face au plan Obama, au remaniement de la 2nd tranche du plan Paulson et surtout, vis à vis de la
solution qui sera adoptée pour les banques, la mise en place de 'bad banks' et selon quelles modalités ? (de multiples formes existent et la question se
pose de sa mise en place nationale ou concertée...)
Alors que Bank of America continuait sa plongée, l'annonce en fin de journée que le nouveau patron du Trésor, Tim Geithner, pourrait dès lundi faire des annonces plus précises sur la mise en
place d'une 'bad bank', susceptible d'isoler les créances pourries, les actifs litigieux et autres contentieux divers a permis de relancer le marché.
L'indice des bancaires US tient ses '25', le CAC 40 ses '3 000' et le Dow Jones ses '8 000'. Impulsion à
suivre.