Son pataud premier film, Essaye-moi, avait curieusement attendri les foules. Pierre-François Martin-Laval récidive avec ce King Guillaume aussi tendre et loufoque... et aussi inabouti, malgré de très belles idées. Le problème de Pef, c'est qu'il n'a pas renié l'époque Robin des Bois (et personne ne lui demande), mais qu'il ne donne pas non plus l'impression d'assumer son passé comique. King Guillaume est à cette image : il veut nous raconter des choses extraordinaires, ériger l'amour comme la chose la plus belle qui soit, mais il semble en permanence s'excuser d'avoir tant d'ambition, diluant chaque jolie idée dans une marée de répliques volontairement nullottes, « façon Robins des Bois ».
C'est d'autant plus dommage que le film a un côté bricolo plus réussi qu'Essaye-moi, notamment dans des décors à la fois minimalistes et inventifs, et que son côté fleur bleue est franchement touchant. Sur le moment, on oublie qu'on a déjà vu des milliers de couples amoureux à l'écran, et on ouvre grand les yeux devant la beauté simple de la romance unissant les deux personnages principaux. D'autant que ceux-ci sont interprétés avec une mesure admirable par une Florence Foresti inattendue et par un Pef aussi touchant qu'il peut l'être. Celui-a fait des progrès côté mise en scène, mais son film ressemble trop à une petite oeuvre de doux rêveur pour faire plus qu'attendrir. La prochaine fois peut-être ?
5/10