Jeudi, chemise noire et rift de guitare

Publié le 05 février 2009 par Eleken

Un air est-il suffisant pour combler la douleur. Je ne le pense pas. En tout cas, ce n’est pas comme ça que je le ressens. C’est fou. Je viens de regarder un énième épisode de série à la télévision. Et pourtant, il y manque toujours cet ingrédient que je recherche. A savoir, toi. Tu n’es pas là. Simplement, et cela suffit à extraire de cet instant tout ce qu’il y avait de bon. Et puis, un peu de guitare, improvisation endiablée de notes fausse et bonnes, peu m’importait sur l’instant. Je ne comprenais pas, je ne savais pas pourquoi j’avais besoin d’un telle violence. Et puis j’ai compris. Je suis si seul ici. J’ai envie de ta chaleur contre moi, de ta voix pour emplir le silence. J’ai besoin de ne pas me sentir… En paix avec moi-même. Je veux être titillé, ne pas avoir que du temps pour moi, ne pas pouvoir faire ce que bon me semble à chaque instant de la journée ou de la nuit. Comme me lever à 3h du matin et me faire un sandwich fromage-knacki -bleu-fondu avec un reste de yaourt au soja. Ne pas prendre toute l’eau chaude, laisser mon appart’ tombé en poussière. Me débarrasser de ces cartons qui entraves mon salon depuis 2 mois mais que j’aime bien là où ils sont (d’ailleurs, je pense les remplacer par un tableau posé au sol au même endroit). Je ne sais pas exactement combien de temps il me reste à attendre, mais c’est vrai, la solitude me pèse tout en l’appréciant pour ce qu’elle est. Un état stable de tranquillité. Un instant fugace de mon existence où les problèmes n’en sont pas vraiment (comme ce dégât des eaux…). Riff de guitare et chemise noire. C’est mon collègue de travail qui portait la chemise noire aujourd’hui. Il n’était pourtant pas en deuil le grand Y mais avait décidé ainsi. Un titre interessant. Jeudi et chemise noire. Ce sera celui de mon texte à rendre. Pourquoi pas ? J’aime ces instants où je rêve de ton retour ici. Je n’aime pas ces silences trop longs  où j’ai le sentiment que tu t’enfuis… Mais qu’y faire ? Ici, je n’ai pas plus de pouvoir que là-bas. Comment savoir ce qu’il en est ? Je n’ai jamais su regarder et comprendre avec simplicité. Quant à la sagacité, elle m’a oublié de naissance. J’ai une chemise noire je crois. Vendredi, chemise noire sonne moins bien. Il y a de la verdure collée à mes murs. Il est écrit que le Yucca n’a pas besoin d’entretiens et vit très bien si on le laisse tranquille. Tant mieux. Je ne suis pas doué avec les plantes. Etrange comme j’ai le sentiment d’être plus doué avec la mort. Mes écrits ne sont-ils pas là pour l’attester ? Et la vie alors ? Je devrais mieux connaître la vie, je pense. Combien de vie ? C’est une bonne soirée. Tranquille. Il ne manque qu’une cheminée pour y jeter des trucs et les regarder brûler. Il y a du vent dehors. Les stores font du bruits… Je cherche une histoire, une ligne à écrire. Ca me manque… Tu me manques… Une lettre après l’autre. Je lis trop ou trop peu. J’écris trop ou trop peu. Pas grave. Je n’écris pas. Je parle. Je ne lis pas. Je rêve.

— Eleken,
Jeudi…Vendredi… Tranche de vie