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Temoignage touchant et veridique d'un habitant du mauret

Publié le 05 février 2009 par Jean-Robert Bos

Le quartier du Mauret, habitué aux tempêtes génératrices d'inondations s'était encore préparé en fonction d'une alerte orange, du niveau atteint par l'ouragan Martin de 1999, tempête qualifiée de centennale et du niveau atteint le 30 novembre dernier quasi équivalent à celui de 99.

L'ouragan Klaus que nous avons vécu le 24 a dépassé toutes nos prévisions, semé la panique et augmenté le désarroi des résidents du quartier. La veille, nous avions mis en place des batardeaux, rempli des sacs de sable, monté nos biens sur parpaings, préparé pompes et groupes électrogènes, mis pour certains les véhicules en lieu sûr.

Mais personne n'avait imaginé que la suite allait virer au cauchemar. Entre minuit et 3H du matin l'alerte orange est devenue rouge mais personne n'a été prévenu malgré notre demande: nous avions demandé à notre maire de mettre en place un dispositif d'alerte immédiate par téléphone ou autre moyen.

Certains d'entre nous n'ont pas été réveillés par les premières rafales, leurs véhicules et leurs maisons ont été submergés. A 3H, nous étions "sur le pont". Très vite le vent a pris de la puissance, nous avons vu le mur supportant notre portail se coucher, entendu les tuiles s'envoler et vu arriver une vague énorme canalisée par les constructions nouvelles.

La hauteur de cette vague atteignait 1m20, hauteur jamais vue, jamais atteinte, et tous les dispositifs ont été vite submergés, nous nous sommes retrouvés dans l'eau et dans le noir. La durée et l'intensité du phénomène était aussi du jamais vu. Nous pouvions voir à l'est vers Bordeaux des éclairs zébrer le ciel resté très sombre même après 8H. Vers 10h, un de nos voisins est venu avec un pompier nous apporter une motopompe qui n'a jamais voulu démarrer. Deux heures plus tard, il est revenu nous chercher en bateau.

Nous sommes passés par la fenêtre pour monter dans la barque, il y avait encore 80 cm d'eau. Nous avons pu nous réchauffer et nous réconforter chez nos voisins qui ont un étage mais le désespoir était prégnant: certains, avec 80 cm dans la maison, avaient tout perdu. Nous attendions là que le niveau de l'eau baisse pour repartir avec nos bottes au pieds et nous avons pu voir un spectacle affligeant.

Non seulement des gens venaient voir et prendre des photos en passant par la plage mais d'autres au volant de puissants 4X4 venaient "s'amuser" à traverser à grande vitesse le carrefour noyé dans l'eau. Résultat: un au milieu de la route, moteur noyé, et un autre dans le fossé, glou-glou, l'assurance paiera. Donc à part les pompiers venus évacuer les gens en difficulté et les voisins solidaires, personne de la municipalité. L'eau n'est partie que tard à la nuit tombée laissant la désolation dans le quartier et les maisons envahies de boue.

Pas d'électricité pendant une semaine pour nous, dix jours pour d'autres. Le quartier du Mauret était complètement déserté par la civilisation et complètement abandonné à lui-même. C'est la quatrième fois que nous sommes inondés et c'est à chaque fois plus important car maintenant, il y a des constructions nouvelles et l'eau ne s'étale plus comme autrefois. Les permis de construire ont été accordés à tort et à travers et les maisons neuves ont été inondées.

Nos élus n'ont pas pris la mesure de ces nouveaux phénomènes et font preuve d'un laxisme inconséquent. Pourtant, si le Maire continue à délivrer des permis de construire dans la zone sur 200 m, il faudra bien penser à trouver une solution radicale et durable au problème, mais ça coûtera cher et peut-être faudra t-il abandonner d'autres projets pharaoniques pour enfin s'occuper des habitants d'Andernos. JG

TOUT SUR LA TEMPETE 2009  ANDERNOS


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