Métro, boulot, métro, bistro, dodo

Publié le 05 février 2009 par Nicolas J
Lundi, pour la première fois depuis 5 ou 6 ans, j’ai repris le métro pour venir au boulot. 5 minutes de marche. 12 stations. 3 minutes de changement. 12 stations. 10 minutes de marche. Une heure tout rond avec l’attente des rames. J’avais oublié car j’avais la chance de bosser pas trop loin de chez moi et j’y allais en voiture. Je ne prenais le métro que pour aller à des réunions ou des soirées (dont il n’aurait pas été sage de rentrer en voiture…).
C’est ce matin que j’ai compris ce sentiment que j’avais déjà connu. Un non Parisien ne peut peut-être pas le comprendre. C’est tous les jours, deux fois par jour, qu’on est tassés comme des maquereaux dans une boite de sardines, le matin à peine réveillé et le soir fatigué de la journée.
Quand on sort de la rame, le matin, et qu’on se prépare à marcher 10 minutes, un léger mal de dos se fait sentir après 50 minutes à tenter de rester debout sans planter ses coudes dans les couilles de la dame à côté. Il s’estompera vite, dès l’arrivée au boulot. Mais qu’est-ce qu’elles sont longues, ces 10 minutes de marche !
Et là. J’ai rendez vous avec Gaël dans 45 minutes. Il n’est pas venu fêter son arrivée dans le top 10 du classement Wikio, juste travailler, mais c’est mieux d’avoir un prétexte quand on va picoler.
Je vais donc les faire ces dix minutes très bientôt. Comme hier et avant hier, je vais être doublé par des gens qui marchent très vite, ne pouvant pas rater leur RER afin d’acheter du pain avant la fermeture de la boulangerie à côté de chez eux. Je me disais lundi : ils sont fous. Pourquoi gagner trente secondes sur un trajet d’une heure et en ajouter à la fatigue ? J’ai compris. C’est un réflexe.
Un non Parisien se dira : ils font tous la gueule. C’est que je me suis dit, lundi. C’est aujourd’hui, seulement, que je me suis rendu compte que je faisais probablement la gueule aussi.
Et c’est fatigant. Je me suis toujours trouvé plus optimiste que mes collègues. Non, ils sont fatigués. Cette heure matinale fait perdre la pêche. Arriver au boulot et devoir se plonger dedans sans lever la tête pour être sûr de ne pas louper le RER du soir… C’est fatigant.
Un autre truc m’a sauté aux yeux ce matin… Non seulement les gens font la gueule… mais ils sont vieux. C’est parce que je bosse dans un quartier d’affaire : pas d’école, d’université, ... Rien. Moyenne d’âge des usagers du métro : 45 ans. Presque pire que les clients de la Comète. Pas de fesses d’étudiantes à mater, c’est grave. Mais pas de gamin qui vous donnent une vague raison de travailler, donc de faire le trajet infernal, qui discutent joyeusement par groupe, ça déprime.
Que des vieux seuls…