Injustifiable : le numéro surtaxé pour les chômeurs
Publié le 05 février 2009 par Letombe
Ainsi va la droite ultralibérale décomplexée. La nouvelle remonte au 16 janvier dernier mais le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’a pas fait la Une : avec la création du Pôle emploi, fusion de l’ANPE et des ASSEDIC, les chômeurs appellent désormais, pour joindre leur conseiller, sur un numéro surtaxé. L’information a pourtant fait l’objet d’une dépêche de l’AFP : "Téléphoner au numéro d’appel unique de Pôle emploi, le 39 49 qui permet de joindre le nouvel organisme chargé des chômeurs, coûte en principe 11 centimes d’euro la minute, mais six à sept fois plus cher depuis certains portables", écrit l’agence. Jusqu’à 3,11 euros pour 5 mn avec une Mobicarte : "L’information est d’importance puisque de nombreux chômeurs possèdent des cartes prépayées, les forfaits étant la plupart du temps trop coûteux", commente Politique.net, qui rappelle : "la création du Pôle emploi avait déjà fait l’objet d’un petit scandale, passé très largement inaperçu, puisque l’Etat avait récupéré 400 millions d’euros des caisses des chômeurs pour boucler le budget du nouvel organisme." Enième exemple de cynisme de la part de nos dirigeants.
Qu’en dit Christian Charpy, directeur général du Pôle emploi ? Qu’il s’agit du tarif au "niveau le plus faible qu’on puisse avoir", la bouche en coeur. A part celui d’une communication normale sur un poste fixe, tartuffe ! "Pourquoi payer ce qui devrait rester un service public ? Les chômeurs consacrent déjà en moyenne 415 € par mois à leur recherche d’emploi", observe François Desanti, secrétaire national de la CGT-Chômeurs, cité par nos amis d’Actu-chômage. Avec les 217 000 nouveaux "chômeurs officiels" enregistrés en 2008 - le total actuel, de 2 114 300 à la fin décembre, est très largement minoré par tous les tripatouillages de l’administration (voir le collectif Les autres chiffres du chômage) -, voici en tout cas une nouvelle source juteuse de revenus, prise dans les poches des plus démunis bien sûr ! Suivant la maxime chère à la droite qu’il est plus rentable de prendre aux pauvres qu’aux riches : ils ont très peu d’argent mais ils sont tellement plus nombreux...
par Olivier Bonnet
dans Plume de presse