Bientôt plus de patrons que de salariés en France!
Les compteurs s’affolent : 35.000 auto-entrepreneurs immatriculés fin de la semaine dernière, 43.000 hier et peut-être même 50 000 à l’heure où j’écris ces lignes. Une vraie mine d’or pour ceux qui proposent conseils et services variés. Des auto-entrepreneurs eux-mêmes peut-être ? L’auto-entrepreneuriat en vase clos en quelque sorte. Si c’est le cas, voilà un secteur qui ne va pas créer beaucoup de richesses et de plus-value, mais au moins ça occupe. Un peu comme les Ateliers Nationaux de 1848, ça ne vous rappelle rien?
Créés à Paris par un ministre, Pierre Marie de Saint-Georges, au lendemain de la révolution de 1848 pour aider les chômeurs, les Ateliers Nationaux ouvrent le 27 février pour fermer le 21 juin de la même année. L'idée est pourtant généreuse: les ouvriers chômeurs doivent se présenter à la mairie de leur arrondissement avec un certificat de domicile en échange duquel ils sont admis aux Ateliers. Au 15 mars les chômeurs sont déjà 6000, 30 000 deux semaines plus tard. Le nombre double encore à la mi-avril et atteint un pic de 117 000 à la fin du même mois. Le travail sensé être fourni aux chômeurs ne suit pas, et les chômeurs sont remerciés sans ménagement. Les plus jeunes sont invités à s'enrôler dans l'armée... Espérons que l'Histoire ne soit pas qu'un éternel recommencement.
Les auto-entrepreneurs bientôt stigmatisés ?
Hervé Novelli annonce la signature imminente d'un protocole d'accord entre l'Etat et La Banque Postale destiné à accompagner les auto-entrepreneurs. « Les bureaux de poste offriront un accueil spécifique et clairement identifié aux auto-entrepreneurs. Ces derniers auront le droit d'ouvrir un compte assorti de facilités de caisse. » La Poste va probablement devoir embaucher… des auto-entrepreneurs peut-être ? Vraiment, on tourne en rond.
Patrons, donnez une promotion à vos salariés: nommez-les patrons !
Offrez-leur un poste d’auto-entrepreneur. Moyennant une rémunération similaire, économisez des charges patronales en reportant sur vos futurs ex-salariés et nouveaux prestataires, le csoin de régler eux-mêmes leurs cotisations. Comme prestataires, ils payeront 23% de charges au lieu des 45% de charges que vous coûtent leurs salaires actuels, soit une économie de 22%, sans parler du comité d’entreprise qui passe à la trappe. Et plus de plan sociaux non plus, en tant que donneur d’ordre, vous pouvez cesser toute collaboration avec un prestataire du jour au lendemain.
Auto-entrepreneurs, gardez à l’esprit que moins de cotisations, c’est moins de protection sociale, et je ne parle même pas de la retraite.