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La crise met en difficulté toute la communication présidentielle basée sur le résultat, le pouvoir d'achat et la croissance.
La crise impose à Nicolas Sarkozy un contexte particulièrement défavorable car la communication efficace est à l'opposé de son pouvoir d'évocation ; d'où le fossé croissant entre lui et l'opinion.
Cette crise sanctionne le libéralisme.
Ce libéralisme reposerait sur trois piliers indissociables :
*la réduction des dépenses publiques,
*la libération des entreprises,
*la mise en place d'une société basée sur le développement personnel.
Modernité et libéralisme étaient ainsi devenus indissociables.
Dans ce paysage quasi-idyllique pour le libéralisme est intervenue la crise financière qui a marqué l'échec d'un modèle.
C'est l'échec sur tous les fronts.
La prévision a été défaillante. Les systèmes techniques les plus élaborés n'ont pas été capables d'identifier et communiquer la réalité des risques.
Dans le " feu de l'action ", les pouvoirs ont été dépassés donnant le sentiment du " sauve qui peut ".
Le libéralisme incarné par cet Etat est revenu à son " image de marque " d'origine : une jungle qui tue le plus faible.
Les conséquences planétaires sont considérables. C'est peut-être une vraie crise de régime de pouvoir. Le libéralisme va-t-il retourner au banc des accusés dans des pays qui ne sont pas culturellement prêts à accepter ou subir de telles inégalités de traitements ?
N'y a-t-il pas naissance d'un second " repoussoir " ?
Le goût du confort des Français, leur attachement à un système protecteur sont-ils compatibles avec cette vision du libéralisme ?
La France n'est pas encore un pays où la perspective d'optimisation individuelle est admise au prix d'une telle précarité collective.
Pour les tenants de solutions libérales, leurs solutions doivent vite être révisées ou reformulées car le mot " libéralisme " va faire renaître des peurs séculaires.
C'est une nouvelle donne majeure pour les prochaines échéances électorales françaises. Culturellement, le curseur est repassé à gauche.