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Moment de retrouvailles.
Les moutons d'Ouessant rentrent au bercail
Hier, c'était la foire aux moutons sur l'île. Bravant la tempête, les propriétaires sont venus récupérer leurs bêtes, après quatre mois de vaine pâture.
Fini la liberté et
les grands espaces. Pour les moutons d'Ouessant, c'est l'heure de
rentrer au bercail. Après plus de cinq mois de vaine pâture sur l'île.
De la Saint-Michel, en septembre, au premier mercredi de février, les
400 à 500 moutons de l'île gambadent en bandes, et se reproduisent.
C'est la tradition. Début février, les brebis ont le ventre rond, elles
sont prêtes à agneler. Il est donc temps de les ramasser.Lundi et
mardi, les rabatteurs ont rassemblé les troupeaux dans deux enclos
grillagés. Au sud, au niveau du hameau de Pors Gwen, la campagne aux airs d'Irlande est balayée par les vents. La pluie tombe sans cesse, les Ouessantins parlent de tempête. Mais pas question d'annuler la foire.
« Ça fait deux jours qu'on prépare ça lance Jean-Yves, inquiet que tout ne se déroule pas comme prévu. Bloquez tous les passages par où les moutons pourraient s'échapper.»
Voisins, photographes, propriétaires de moutons, simples curieux... tout le monde est réquisitionné. En milieu de matinée, les rabatteurs ouvrent les grilles et dirigent les moutons vers la route. Le cheptel, composé d'environ 120 bêtes, trottine jusqu'à la cour aux murs de pierre où il va être parqué, à quelques centaines de mètres de là.
Moutons aux oreilles percées
Les propriétaires peuvent alors entrer, des cordes dans les mains, pour récupérer leurs bêtes. A priori, trouver son mouton dans ce cheptel, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. On a beau être physionomiste, l'exercice n'est pas simple.
Les Ouessantins ont leur technique, ils examinent les oreilles des
bêtes. "Les miennes ont les oreilles trouées d'une certaine façon,
c'est comme ça que je les reconnais», raconte cette Ouessantine, ravie de retrouver ses deux moutons, la mère et la fille. D'autres ont opté pour une nouvelle option: accrocher des étiquettes en plastique numérotées aux oreilles des moutons.
Pour certains, cette tradition qui marque les saisons se perd. Elle ne serait pas respectée par tous, quelques propriétaires récupéreraient leurs bêtes avant cette journée. Ceci pour ne pas payer la «taxe de ramassage».
La règle est pourtant rappelée par le maire sur les panneaux
d'affichage public de Lampaul: «Il est interdit à tout particulier de
pourchasser le troupeau pour y retenir ses propres moutons (à
l'exception des brebis ayant leurs agneaux).»
Il ajoute, pour information, que «la taxe de ramassage est fixée cette année à 2,80€». Par tête de bête, s'entend. Il arrive par ailleurs que certains étourdis» ne viennent pas les récupérer. Dans ce cas, «selonles coutumes, les moutons non récupérés par leur propriétaire seront mis en vente publique par le garde champêtre».
La vente aura lieu le dimanche 8 février à 11h.
Source: Ouest-France - Février 2009
Auteur: Naëlle LE MOAL
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Pour ceux qui par mégarde auraient manqué le début... hop !