Parisot tente le grand chelem avec le licenciement économique sécurisé
Publié le 05 février 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoaLe Medef propose de réformer le licenciement économique
il y a 43 min
Reuters
L'objectif serait triple: rendre les licenciements économiques plus rapides, les sécuriser juridiquement pour limiter les recours devant les prud'hommes et permettre aux entreprises de licencier avant même d'être en difficulté financière.
Le patronat français s'est défendu jeudi de vouloir jeter de l'huile sur le feu en proposant qu'une réforme du licenciement économique soit débattue en 2009 par les partenaires sociaux.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a proposé jeudi qu'une délibération sociale ait lieu entre le patronat et les syndicats pour "poursuivre le travail engagé sur la modernisation du marché du travail".
"Il peut y avoir, dans cette problématique-là, la question du licenciement économique mais ça ne se réduira certainement pas à cela", a-t-elle déclaré à la presse en ouverture de l'Assemblée générale du Medef au théâtre Mogador à Paris.
Priée de dire si une telle proposition n'était pas susceptible de provoquer la colère des syndicats, elle a répondu qu'elle ne jetait "absolument pas d'huile sur le feu".
"Je propose une délibération sociale, c'est-à-dire: 'discutons du diagnostic que nous sommes capables de faire ensemble sur la situation'. (...) Il est hors de question que l'une ou l'autre des parties arrive avec un texte ficelé et définitif qui cherche à imposer son point de vue."
Interrogée sur les autres thèmes qui pourraient être abordés au cours de cette délibération sociale, Laurence Parisot a botté en touche: "Je n'en dirai pas plus ce matin."
"UNE PROVOCATION" POUR BESANCENOT
D'après Le Figaro, la patronne des patrons va demander lors de son discours de clôture, prévu à 13h00, à Nicolas Sarkozy d'inclure dans l'agenda des négociations sociales de 2009 une réforme du licenciement économique.
L'objectif, selon le quotidien, serait triple: rendre les licenciements économiques plus rapides, les sécuriser juridiquement pour limiter les recours devant les prud'hommes et permettre aux entreprises de licencier avant même d'être en difficulté financière.
Laurence Parisot s'est défendue devant la presse de vouloir "améliorer" ou "assouplir" le licenciement économique mais a assuré vouloir le "sécuriser". "Ce n'est pas la même chose", a-t-elle fait valoir.
Cette proposition a déjà fait bondir à l'extrême gauche.
"C'est une vraie provocation", a déclaré Olivier Besancenot, estimant que l'objectif était de "faire en sorte qu'on ait de moins en moins recours aux prud'hommes".
"C'est très cohérent avec ce que réclame l'oligarchie économique actuelle, qui pense que, pour sortir de la crise économique, il faut accélérer les mesures libérales qui durent depuis trente ans", a ajouté le dirigeant du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) sur France Inter.
"En plus d'être injuste, ça va alimenter la crise économique elle-même."
Laurence Parisot a proposé par ailleurs une délibération sociale "sur la modernisation du paritarisme" visant à régler des questions de fonctionnement.
"Cette délibération sociale me semble tout à fait décisive si nous voulons rénover le paritarisme (...) Si nous voulons qu'il perdure, il faut d'abord le rénover."
Clément Dossin, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse