Qui n'a jamais eu en main un livre de la Bibliothèque rose ou de la Bibliothèque verte ne comprendra peut-être pas ce livre. Mais je crois qu'il y a peu de monde dans ce cas
Le traitement du sujet paraît complet, partant de l'origine de la Bibliothèque rose au XIXème siècle jusqu'aux novélisations des années 2000. Le tout est entrecoupé d'extraits de romans et de témoignages d'anciens lecteurs devenus aujourd'hui comédiens, stylistes, écrivains...
Pour chacun d'entre eux, nous découvrons leurs personnages et la genèse de ceux-ci ainsi que la traduction le cas échéant. Il s'agit d'une mine de renseignements, aussi bien pour découvrir des oeuvres sans avoir à tout relire (les extraits de romans sont bien choisis) que le traitement éditorial qui en a été fait (traduction et adaptation sont très liées).
Ainsi, savez-vous que Caroline Quine était un pseudonyme et que Alice, son personnage, s'appelait Nancy en VO ?
D'abord, les deux Bibliothèques ont été dès l'origine des collections de séries. C'est à dire que très peu de titres uniques y sont parus, à l'exception de textes classiques (London, Kipling...). Elles ont failli disparaître dans les années 1990 et ont été sauvées grâce aux novélisations des années 2000 (Titeuf fut le premier à y passer).
Ensuite que durant le XIXème siècle et jusqu'aux années 1970, ces deux collections avaient aussi pour but l'éducation des enfants. Les valeurs transmises devaient être positives. Ainsi, Georges Chaulet, pour son héroïne Fantomette, n'avait pas le droit d'employer le mot "zut". Beaucoup de séries, formatées pour plaire, n'ont pas survécues très longtemps. Ainsi, la série Michel de Georges Bayard a rapidement été perçue comme désuète.
Personnellement, je trouve que cela fut un véritable tour de force des éditions Hachette de marquer tant de monde avec des textes si rapidement démodés.