Hier était une journée anniversaire. Cela faisait en effet un an que notre Président, l’ami des ouvriers, était venu doper le moral des sidérurgistes de Gandrange alors que Lakshmi Mittal venait d’annoncer la fin prochaine de ses aciéries.
Souvenez-vous, au lendemain de son mariage avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy s’était permis de faire valoir cet humour corrosif qui doit beaucoup plaire dans les Hauts-de-Seine mais moins du côté de la Moselle. « Pour un voyage de noces, Gandrange, il n’y a pas mieux » avait dit le Président histoire d’établir cette proximité qui est nécessaire à qui veut entourlouper ses auditoires.
« Sachez que vous n’êtes pas seuls » avait aussi indiqué, au beau milieu de l’usine, un Sarkozy paternaliste et démagogique assurant aux sidérurgistes qu’il était à leurs côtés et qu’avec ou sans Mittal les investissements allaient arriver.
Il y a un an, Sarkozy avait également juré qu’il reviendrait en avril 2008 faire le point. A Gandrange on inspecte toujours l’horizon pour voir si la Velsatis présidentielle se pointe. De toute façon, disait un syndicaliste dans le JDD du 1er février, « S’il s’avise de revenir, ce n’est plus avec des applaudissements qu’on le recevra mais avec des boulons. Des boulons en acier. Les derniers boulons fabriqués à Gandrange ».
Ce soir on peut imaginer qu’à la télévision, l’ami des ouvriers, le Président Sarkozy, aura une parole, quelques mots pour ceux de Gandrange. Les ouvriers pourront alors se dire que pour un anniversaire comme celui-là, il n’y a pas mieux que de continuer à stocker des boulons. Les derniers boulons de Gandrange.
Lyon, le 5 février 2009
Photo :DR