Résoudre les conflits en entreprise: ne pas être pris sur le “VIF”

Par Dominique Foucart

Les confits interpersonnels, lorsqu’ils interviennent entre collègues peuvent avoir des conséquences non seulement pour les personnes en conflit, mais également pour leurs collègues, voire pour l’entreprise elle-même.

Confrontés à un conflit interpersonnel qui se renforce avec le temps, un nombre important de dirigeants choisissent “la manière forte” qui consiste souvent à licencier l’un voire plusieurs ou tous les belligérants. L’exemple récent des licenciements de 3 journalistes et de la rédactrice en chef du “Vif/L’Express” en est encore un exemple vivant.

Les conséquences d’un tel choix pour le règlement des conflits est cependant dramatique. Pour reprendre l’exemple du Vif, le coût humain est bien entendu énorme, mais le coût économique et social est lui aussi loin d’être négligeable: une semaine de grève, un journal sorti sans journaliste, une image de marque dégradée, une profession qui donne un peu l’impression de s’entre-déchirer…

La médiation est particulièrement appropriée à ce genre de situations:

  • elle évite toute forme de publicité malencontreuse, en garantissant la confidentialité totale des discussions;
  • elle limite les dégâts humains et sociaux en permettant à chacun de décider d’une solution qui offre un confort maximum (ou un inconfort minimum…)
  • le coût économique de la procédure elle-même est souvent ridicule aux yeux des montants qui seront en jeu si une solution contradictoire doit être recherchée; cette différence peut être utilisée à la recherche d’une meilleure solution plutôt qu’à faire “aussi mal que possible” aux autres.

Il serait cependant parfaitement envisageable de recourir, encore maintenant, à une médiation dans un conflit comme celui-là. Ce serait sans doute même encore la meilleure solution à envisager:

  • elle donnerait aux journalistes, à l’ex-rédactrice en chef et à l’éditeur une possibilité de déclarer une trêve sans devoir perdre la face: toutes les parties décident “ensemble” d’entrer en médiateur - c’est à la limite le médiateur qui annonce la trêve au nom des parties;
  • elle changerait l’univers des solutions possibles: celles-ci sont aujourd’hui limitées à ce qui se trouve sur la place publique, et implique donc que l’on obtienne ou pas quelque chose que l’on a demandé; dans la médiation, les parties vont construire ensemble un “nouveau” gâteau et se le partager en sorte que personne ne “cède” à l’autre et que chacun repart avec un morceau conséquent des bénéfices de la situation;
  • toutes les parties regagneraient une confiance mutuelle, quelle que soit la solution, puisqu’elle serait défendue par tous ceux qui participent à la médiation.

Je ne dispose malheureusement pas du carnet d’adresses qui me permettrait de contacter les protagonistes de cette triste histoire. Si c’était le cas, je me précipiterais sur mon téléphone pour leur proposer une telles solution. N’hésitez donc pas à leur transmettre ce message si vous les connaissez !