Les bons comptes de M. K.

Depuis hier, Bernard Kouchner est au centre d'un maëlstrom médiatique. C'est à cause de la sortie du livre d'Eric Péan intitulé "Le monde selon K." où il évoque les relations présumées sulfureuses entre notre ministre des affaires étrangères et quelques dictateurs africains.
Il s'agirait des revenus de Kouchner en provenance d'un ancien cabinet de conseils auprès de ces pays africains. Naturellement, il se défend en disant qu'il s'agissait de conseils concernant les systèmes de santé de ces pays et qu'il a stoppé ces activités depuis sa prise de fonction. C'est possible, mais le conflit d'intérêt est tout de même probable entre l'ancien prestataire de services et le nouveau ministre des affaires étrangères qui traite avec les mêmes interlocuteurs.
Une telle situation serait proprement impossible dans un pays nordique où l'on est très pointilleux sur ce genre de problèmes. Il faut dire que ces nations font très attention à la corruption alors qu'en France, c'est un mal assez bien toléré à tous les échelons.
Quelques voix s'élèvent pour rappeler le passé glorieux de Kouchner, érigé en icône de l'Humanitaire. Je serai tenté de me joindre à ce concert de louanges s'il n'y avait pas eu l'affaire Total en Birmanie. Le pétrolier a commandé un rapport à Kouchner pour prouver qu'il n'y avait pas de travailleurs forcés (on peut dire esclave aussi) sur ses chantiers comme on le soupçonnait. Mister K. a fait un bref séjour là bas. Il a visité deux ou trois chantiers préparés à l'avance et a juré, la main sur le coeur que tout était parfait. Une prestation facturée assez cher. Devant le tollé médiatique, Kouchner avait versé ses honoraires à une association humanitaire. Ce qui n'enlève rien à son rapport bidon pour cautionner une dictature.
Plus récemment, il a obtenu que Christine Ockrent soit nommé vice-présidente de France Monde alors que, là aussi, le conflit d'intérêt était flagrant avec son épouse traitant de médias en direction de l'étranger. Pas grave, circulez, il n'y a rien à voir !
Alors aujourd'hui, je suis moins enclin à croire sa défense. Désolé, monsieur K.
Dominik