Pour lui, le plan du PS, contrairement au plan de relance sarkozien, marche sur deux jambes : « un volet consommation, un volet investissement. » On sait que le plan de la droite ne concerne que l'investissement et que les salariés ne touchent pas un centime des 26 milliards d'euros engagés par le gouvernement. La droite affirme que satisfaire la demande serait inefficace et que le gouvernement a fait un geste avec le paquet fiscal. « Ce paquet fiscal a un gros défaut : il a relancé l'épargne des plus riches et pas du tout la consommation. »
Les Lefebvre, Bertrand et compagnie, affirment que relancer la consommation cela reviendrait à verser de l'eau dans le sable. Liêm Hoang-Ngoc tord le cou à ce cliché. « L'action sur le pouvoir d'achat provoque un effet immédiat et significatif sur la croissance. » D'ailleurs, la consommation n'a-t-elle pas été le seul moteur de la croissance depuis 2002 ? « Son contenu en importation est bien moindre que ce que colporte la droite. Bien sûr, il faut viser les ménages qui ont une forte propension à consommer. Autrement dit ceux qui touchent de bas salaires et les minima sociaux. Le contre plan du PS aurait l'avantage, s'il était appliqué, de cibler ceux qui ont peu. »
Le souvenir de 1981 fait dire à la droite que les biens importés avaient mis à mal la balance commerciale et la monnaie. « Sur mille milliards de dépenses de conommation, 70 se portent sur les biens importés, précise Liêm Hoang-Ngoc. Et les ménages les plus modestent ne dérogent pas à la règle : 50 % des dépenses des bas revenus sont des dépenses contraintes. Loyer, eau, électricité, téléphone. Par définition ce sont des dépenses locales. Les biens importés concernent l'alimentation et l'électroménager. Si on relance le pouvoir d'achat, cela se traduira par une visite supplémentaire chez le coiffeur, une révision de la voiture, des vacances en France plus que par l'achat d'un écran plat importé de Corée. »
M. Woerth, ministre du budget, jure que le plan de relance du PS connaîtrait les mêmes déboires que celui de Mitterrand. «L’Etat français, souligne Liêm Hoang-Ngoc, a les moyens de financer le plan d’urgence présenté par Martine Aubry. Son montant, 50,5 milliards d’euros, soit 2,5% du PIB est financé en partie par la fin du paquet fiscal et en partie par le recours à l’emprunt. La suppression du paquet fiscal, c’est-à-dire la fin du bouclier fiscal et le rétablissement partiel des droits de succession, peut rapporter 14 milliards à l’Etat. Le reste est financé par l’émission de bons du trésor auprès des épargnants… …Il faut également lutter contre l’idée selon laquelle l’Etat Français est en faillite : la valeur de l’ensemble du patrimoine de l’Etat, (immobilier, infrastructure, participation dans des entreprises) est aujourd’hui supérieure au montant de la dette. Enfin pour répondre aux arguments selon laquelle le plan d’urgence du PS connaitrait les mêmes déboires que celui de 1981, il faut rappeler que la situation actuelle est bien différente de celle qui prévalait durant le premier mandat de François Mitterrand : aujourd’hui tout nos voisins européens relancent leur économie par la consommation. Seul le gouvernement français se focalise sur l’investissement. On se retrouve donc dans une situation diamétralement opposée à celle de 1981 où la France était le seul pays à utiliser une politique de relance. »
Le contre-plan de Martine Aubry est donc crédible et facilement absorbable par l'économie française. Simplement, il répond à une autre logique que la logique de la droite. Même les responsables des PME-PMI françaises ont demandé une relance du pouvoir d'achat. Ils savent bien que leur survie dépend de la confiance des consommateurs vivant en France.