Paroles d’apôtres en réponse aux princes qui leur interdisaient de prêcher la bonne nouvelle.
Comment ne pas faire nôtres ces mots quand un des princes de l’Église, le premier d’entre eux, décide de réintégrer un évêque négationniste avec les bêlants excommuniés qui le suivent et dont un bon nombre marmonnent en latin des patenôtres racistes.
Je rêvais de me mettre sur le tard au latin, cette source féconde de ma langue. Mais c’est décidé, exit le latin. Pardon, fini le latin.
Non possum. Je ne peux pas.
Je ne pourrai jamais accepter qu’une Église qui se proclame « sainte, apostolique et romaine » ouvre ses portes à ceux qui nient la Shoa ou qui, arrogance extrême, prient « pour la conversion des Juifs ».
C’est ma révolte tardive contre le père. Papa Benoît veut ouvrir les portes de l’Église aux traditionalistes de Lefebvre, excommuniés jusque-là ? Alors halte au latin. Halte aussi à cette novlangue qui appelle traditionalistes des évêques qui en fait sont des intégristes. Je sais que les intégristes catholiques ne sont pas tous maurassiens ou vichystes, mais leur union derrière un Lefebvre qui s’opposait à l’ouverture au monde prônée par le concile Vatican II est pernicieuse. Je sais aussi que ceux qui suivent les messes en latin ne sont pas tous des racistes et des antisémites. Mais qu’ils pensent alors à l’importance du signal donné au monde par l’intégration du sieur Williamson (décidément, je n’arrive pas à lui donner du Monseigneur). Cet homme professe des thèses proches de celles de l’extrême droite. Prenez par exemple ces bons abbés Guillaume de Tanoüarn et Philippe Laguérie : en 2003 alors qu’ils sont responsables de la revue « Pacte », celle-ci publie un brûlot selon lequel « les Maghrébins » sont des « benladistes en herbe ». L’abbé Laguérie n’en n’est…