Je mange comme une ogresse affamée, et passe beaucoup de temps à surfer à la recherche de petits riens et autres informations qui rendraient ce nouvel état plus clair et limpide.
Une femme enceinte, moi en l’occurence, veut s’informer. Lire, comparer, échanger (et éviter de saoûler son entourage déjà bien éprouvé). Quoi de mieux dans ce cas que la fréquentation assidûe de sites et de forums dédiés, que hantent d’autres futures mamans dans le même cas ? Quand on brûle de parler de son état, de poser des questions dérisoires ou capitales, de se rassurer, les forums en question sont une mine d’informations, et permettent d’épargner l’entourage. On discute entre futures mamans de la même période, on se suit jour après jour, semaine après semaine, jusqu’à la délivrance, on soupire de soulagement quand les nausées sont collectives ou les sautes d’humeur souveraines. On ose poser des questions sans culpabiliser, et face aux diverses attitudes on peut réfléchir à ce qu’on veut sans subir de pression inutiles ni être jugée par une armada de mères ou de cousines qui sont déjà passées par là et veulent plaquer leur grossesse et leur ressenti sur nous.
Friande de ces forums, et condamnée à être alitée et me reposer un maximum, j’engrange du coup pas mal de renseignements utiles sur la suite des évènements, le déroulement concret des mois qu’il me reste à passer, le matériel utile ou superflu à acquérir avant l’arrivée du bébé. Contrairement à une amie qui y allait par nécessité, n’ayant pas sous la main des aînées expérimentées pour la guider et la conseiller, j’y vais par choix, car bien que je puisse m’appuyer sur ma mère ou ma belle-mère, je préfère cependant me forger ma propre vision des choses. Contrairement aux mises en garde prudemment molles des magazines spécialisés (qui estiment que la fréquentation des forums est anxiogène), je trouve au contraire que ça démystifie plein de choses inconnues pour les nouvelles futures mamans. Le tout est de savoir relativiser, bien entendu.
Ce qui ne veut pas dire que je renie en bloc les “habitudes” : fidèle à la tradition familiale, j’ai fait l’acquisition de la nouvelle édition 2008 de J’attends un enfant de Laurence Pernoud, la version 1978 ayant été la bible du chevet maternel.
Ca a aussi permis de renouer ou renforcer les liens familiaux. Avec ma mère, notamment, qui est ravie pour nous, et m’a reparlé de tout ça, de son vécu, il y a trente ans déjà. Avec la famille, qui s’est soudée un peu plus autour d’un évènement commun. Et surtout, avec chéri, qui est impatient et excité, et qui voudrait que le temps passe, file, que déjà neuf mois se soient écoulés.