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Il m'a bien fallu quelques jours pour rassembler mes morceaux, maintenant je tente de ramasser le reste avec la balayette, mais forcément je ne retrouverai pas tout...
Pour ceux qui n'auraient pas tout compris, j'ai appris la semaine dernière que je ne serais pas retenue pour un poste que l'on me promettait. Il a donc fallu attendre 5 mois de suspens 4 entretiens pour recevoir un email sec clôturant nos espoirs et nos projections d'une vie nouvelle et meilleure. Nous ne nous y attendions pas du tout, Mister Moush et moi (en fait j'attendais d'en savoir plus pour mes deux entretiens suivants) et la chute a été vertigineuse.
Vertigineuse, car 4 mois c'est long, et dès le départ tout me semblait "ok" pour un aboutissement positif à mon embauche. C'était long, certes, mais c'était normal, je ne devais pas m'inquiéter. A titre d'exemple, dès le deuxième entretien, un haut décideur m'avait tutoyé comme les membres de son équipe et m'avait dit qu'il qu'il projetait mon démarrage en décembre !! Il n'y avait aucun doute dans ses paroles (et autres collègues), et j'ai eu la faiblesse de succomber à ces doux chants. Malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans le bon sens, et il a fallu 3 mois de plus pour le savoir.
Mais je ne leur en veux pas, car je les crois sincères dans leurs paroles, ils se sont trompés, mal jugé la situation, voilà tout. Je les remercie de leur confiance, car comme j'aime le dire souvent, "c'est déjà ça".
Alors voilà, je suis de retour à la case départ de mère au foyer, certes toujours aussi active avec son assoce et ses fréquents déplacement en Inde, mais chômeuse dans l'âme, rêvant de pouvoir elle aussi partager le stress de "commuters" otages des grévistes des transports en commun. Au jour d'aujourd'hui je revis avec souffrance mon re-statut de mère au foyer sans autre avenir à court terme, que je n'arrive plus à assumer. Cela fera bientôt 7 ans que mon diplôme d'ingé prend la poussière et que mon CV ne s'allonge plus, et les doutes de pouvoir réintégrer ma place d'ingé d'avant s'accumulent dans ma tête, surtout en cette période de récession aiguë.
A qui la faute, surement bcp à moi, avec mes choix de vies biscornus qui ont aggravé le vide du canyon qui laboure mon CV. Je ne me fais pas de reproches, ne regrette rien ou presque, mais je sens sur mes épaules un poids, et malgré tout ce qu'on peut me dire, je ressens la culpabilité de tirer la famille vers le bas.
Cela passera, je devrai prendre mon temps retrouver mon équilibre d'antan. Et puis lorsque je repense à la souffrance que j'avais éprouvé, lorsque la soeur m'avait annoncé au bout de 5 mois d'attente, que Scarlett ne me serait finalement pas attribuée, je me dis que ma souffrance actuelle n'est pas si terrible... (bon heureusement que 10 jours plus tard la bonne soeur m'avait dit qu'elle s'était plantée...).
Alors voilà, malgré tout, je regarde vers l'avant, tout en digérant la déception, et tente de m'y remettre. Tout en ayant fréquemment l'envie de hurler à la lune, telle une louve malheureuse, lorsque les éclairs de blues tombent sur ma tête.
Et il vaut mieux regarder de l'avant, surtout pas sur les côtés. Car lorsque je regarde autour de moi et que je vois les agissements de certaines H (housewives) de mon bledpaumé, il y a de quoi prendre peur de mon état prolongé de femme au foyer...
Cela fait longtemps que j'ai du le constater. Certaines femmes, (oisives sans doute ?), ont beaucoup de temps pour parler. Commérer, plus exactement, et de temps en temps lancer des attaques mesquines en tout genre. Mon intégration à la vie du village via l'école m'a appris bcp de choses sur la race humaine, et pas que du meilleur. Comme quoi, les trolls ne sont pas forcément que sur les blogs et forums....
J'hallucine régulièrement à quel point des détails deviennent des affaires d'état alimentant conversations et esprits. Alors j'évite. J'évite les heures propices aux commérages, celles qui ont la langue trop pendue, et je traine rarement avant et après l'école... Et je ferme mes oreilles assez régulièrement. Mais malgré cela j'en entends des vertes et des pas mures, sur des gens que je ne connais pas, sur des parents d'élèves etc. D'un grain de riz, on fait une montagne de prises tête stériles. Je suis peut être une DH, mais moi en tout cas je n'aurais jamais le temps d'échafauder pareilles théories ou stratagèmes !!!
La dernière date de vendredi, et elle m'a littéralement donné la nausée, malgré le fait que mon tout-moi ait été sonné par l'échec d'embauche. J'en parlerai dans un prochain post, car comme je suis indirectement impliquée, je me sens obligée, le temps d'un post de nourrir ces trolls de m.... L'occasion aussi de me défouler, et une bonne fois pour toute, et de tirer au fusil à pompe sur les poules du poulailler... Certes, ça ne me fera pas avancer dans mes recherches APEC, mais au moins ça défoule... Et puis sait on jamais, cela en incitera certaines à se remettre en cause si je m'y prends bien ?
Comprenez maintenant pourquoi cela me donne une raison supplémentaire de partir tout les matins à la Def' et ne plus être mêlée à ces niaiseries qui me rendent lasse... Il y a même des jours où je rêve d'expatriation.
Mais il paraît que les poules, ça se trouve partout sur la planète...