Leroy : "Je n'ai pas le niveau"

Dans une interview accordée au quotidien l'équipe, samedi dernier. Jérome Leroy - souvent à contre-courant lorsqu'il se trouve devant un panel de journaliste - a une nouvelle fois démontré sa différence dans le milieu du football, qui est parfois trop aseptisé. Un entretien sans langue de bois. Extraits.
En décembre, le milieu de terrain rennais avait déclaré au Journal du Dimanche, qu'il n'hésiterait pas à "refuser" une convocation en Equipe de France. Il donne son explication : "Après 1998, l'Equipe de France est devenue une institution (...)  Je n'ai rien contre ceux qui prétendent aux Bleus. Mais bon, un mec fait une bonne saison en Ligue 2 et il y prétend (Hoarau ?). Il indique même avec beaucoup d'humilité : "Je n'ai pas le niveau. Je ne voudrais pas être un boulet pour ceux qui évoluent tous dans des grands clubs" (...) Je suis un gagneur, pas un compétiteur. Si les Bleus marquent à la première minute, ils sont capables de défendre jusqu'au bout le 1-0. Ce n'est pas ma conception. Je préfère perdre 4-3, que gagner 1-0 à l'arraché". conclut-il.
Questionné sur l'apprentissage au haut niveau, l'ancien parisien dit ouvertement que le système actuel de formation doit être réformé : "Les clubs font les choses à l'envers. Tu devrais être payé en fonction de tes performances. Là, ils payent avant de voir. Souvent, les jeunes sont très doués à la base. Mais ils se fondent dans le moule et deviennent quelconque. Je déteste les joueurs formatés. Parfois, je conseille à des jeunes de tenter des choses. Ils me répondent qu'ils ont peur, que je peux me le permettre parce que j'ai un nom".

Sur la situation sportive du Stade Rennais, il estime que l'objectif du club est de "terminer dans les cinq premiers" et qu'il faudra "assumer" d'étalonner des clubs comme Lyon, Bordeaux ou encore Marseille. Toutefois, il regrette que Rennes ne soit pas autant "médiatique" que les clubs cités précédemment. Il évoque également "un manque" au niveau de l'effervescence du public breton, par rapport à ce qu'il a connu de ses différentes expériences au Paris SG ou à Marseille.
Lié au club breton jusqu'en juin 2010, Jérome Leroy avec franchise indique que l'exigence du haut niveau "l'irrite" et "l'use". Il déplore que dans le football français soit devenu plus "physique" que "technique" par rapport aux années antérieures. Sans concession, il estime "qu'il ne montre pas l'exemple"  puisque dans le football actuel, il faut : "toujours plus (...) courir plus, en faire plus à l'entraînement. Or j'aimerais en faire moins".