Quelques commentaires sur mes visites, qui ont pris une tournure particulièrement bordelaise.
Domaine de St Just : un Saumur blanc 2007 très typé chenin au nez, une bouche croquante et gourmande. Un beau vin de soif pour l’apéritif entre amis. Un Saumur blanc Coulée de St Cyr 2006 plus charpenté, un peu sur la retenue mais qui masque en fait une structure de garde. Saumur Champigny Terres Rouges 2007 tout sur le fruit rouge, une belle gourmandise. La Montée des Roches 2007 peine encore à digérer son élevage et se caractérise par une astringence marquée. A revoir.
Nicolas Rossignol : les Volnay de Nicolas Rossignol se caractérisent pas une robe relativement intense, signe d’une extraction assez poussée. Un premier cru Chevret magnifique de soyeux, assez charpenté toutefois pour un Volnay. Un Caillerets très masculin, charpenté et qui demande de la garde. Enfin, un Roncelet que j’ai trouvé astringent et un peu raide.
Chez Bernard Magrez, le château Fombrauge (St Emilion) est marqué (2004 comme 2006) par une forte extraction, un boisé très soutenu et une forte astringence. Un vin que je n’apprécie qu’à moitié, par manque évident de fruité. Même appréciation sur le Haut-Médoc du domaine, la Tour Carnet. Amateur de finesse, passez votre chemin.
Château de Pressac (St Emilion). Un 2006 au nez très élégant, sur la finesse, une bouche de demi-corps mais sans dilution, sur le fruit croquant. Une belle acidité en final vient rappeler la jeunesse du cru. Excellent. Le même en 2004 apparaît plus grillé / boisé. En bouche, on retrouve une belle structure tannique et une belle astringence en final. Sera très beau d’ici 5 / 7 ans.
Château Latour-Martillac. Premier tour sur les blancs : Lagrave Martillac 2007 (second vin) tout en fruité, croquant, typiquement sauvignon. Un beau vin de soif et de copain. Latour-Martillac 2006 : plus sur la retenue au niveau du nez. Belle charpente élégante en bouche. Le vin est tenu par une acidité discrète mais présente. A attendre quelques années. Second tour sur les rouges : la comparaison Lagrave / Latour sur le millésime 2006 est révélateur, avec une opposition entre un vin de soif, presque gouleyant mais sans faiblesse, et un vin de gastronomie et de garde, avec des tannins abondants mais déjà fondus. Le Latour Martillac 2006 est excellent. Latour-Martillac 2004 est plus boisé au nez. Belle bouche qui révèle une fraicheur agréable en finale. Très beau. Enfin, le Latour-Martillac 2000 est plus taillé pour la garde, avec toutefois toujours un bel équilibre entre structure, tannins, acidité et fruité.
Château Malartic-Lagravière : le Sillage de Malartic 2005 possède un superbe nez fruité, élégant, fin, précis. La bouche est à l’avenant, suave, avec (juste) une petite pointe de sécheresse en finale. Très beau. Gazin-Rocquencourt 2005 est un vin structuré, plus boisé, taillé pour une garde un peu plus longue, au vue de sa légère astringence finale. Enfin, Malartic-Lagravière 2004 est un bordeaux classique, pas trop charpenté mais suffisamment, des tannins magnifiques et une légère astringence finale. Sera excellent dans quelques années. COUP DE COEUR
Château Prieuré-Lichine : un second vin (appellation Médoc) frais et fin. Un 2005 très grillé au nez, une belle matière. COUP DE COEUR. En bouche, fraiche et charpente. Le 2004 paraît plus fluide et plus astringent, avec une pointe lactée très nette au nez. Enfin, le 2006 est assez fermé. Belle bouche suave toutefois, qui finit sur des amers agréables.
Clos des Jacobins : 2006 : nez franchement sur des notes boisées. Une bouche relativement charnue, tannique et une belle finale sur une astringence noble.
Château de la Gardine : un Lirac tradition 2006 très fruité sur une belle structure tannique. Petite raideur en finale qui indique que l’ensemble doit se fondre. Châteauneuf cuvée Peur Bleue 2006 : magnifique nez très pur, fruité aromatique. Bouche soyeuse, légèrement alcooleuse mais sans agressivité. Finale sur une astringence très élégante. COUP DE COEUR.
Enfin, pour terminer ce petit périple, une petite infidélité aux vins français mais quel résultat. Poderi Aldo Conterno. Un Barbera Conca Tre Pile 2006 exceptionnel (merci Paulo et Oliv pour le tuyau) : un vin bourguignon dans l’âme, avec ce supplément de charpente et d’aromaticité. Quel précision, quelle finesse, quel soyeux. COUP DE CŒUR. Les Barolo (Barolo 2004 et Barolo Romirasco 2004) sont plus charpentés, avec un élevage sans doute plus luxueux et une finale presque légèrement sucrée. Ils ne sont pas en reste. Très beau également.
Bruno