Antonio, (Ferrara)
Dans ta prison d’acier qui fait blanchir ta peau
Où des soleils trop pâles te font des aubes mornes
Où tes costumes taillés dans d’ horribles oripeaux
T’écrasent de maigreur; et les consciences dorment
Rêves tu quelques fois au ciel dedans tes yeux
A une femme douce, à la mer, aux saisons
Aux mille occasions que tu as eu d’être heureux
Ou pour finir de vivre au poignard, au poison
Les heures qui durent parfois plusieurs éternités
Dans ces murs silencieux où les matons défilent
Peux tu te souvenir des rires du passé
De l’Italie lointaine, des jupes d’une fille
Antonio, moi qui suis encore dans la vie libérée
Je voudrais te donner un peu de mon espace
Te dire sans y croire qu’il te faut résister
Avant que dans ton noir, quelque chose ne casse