Toujours à la pointe de la branchitude, BeniNews a parcouru ces derniers jours tous les médias du monde à la recherche du nouveau concept à la mode, de l'activité tendance du moment, du loisir hype à ne pas manquer.
Et que vous avons-nous dégoté pour satisfaire votre insatiable soif de savoir?
Le coup d'état africain.
Le coup d'état, nos journaux ne parlent que de ça. Nos radios s'en font l'écho continu. Nos chaînes de télévision en montrent les images. Vraiment, le coup d'état est partout.
A Madagascar, Andry Rajoelina tente de destituer le président Marc Ravalomanana depuis une semaine. Se drapant de couleur orange, appliquant à la lettre les préceptes de "guerre civilisée" du théoricien américain Gene Sharp qui avait conseillé la révolution orange ukrainienne, Andy essaie de forcer son destin. Saine révolte? Coup d'état démocratique? Prise de pouvoir cynico-médiatique? Que ceux qui y voient clair lèvent le doigt.
Au Zimbabwe, Morgan Tsanvgirai s'essaie depuis des mois à cette même méthode de guerre civilisée pour faire tomber l'affreux Robert Mugabe. Malheureusement, trop peu aidé par son timide et peureux voisin sud-africain, Morgan semble avoir moins de succès. Pendant qu'il négocie tristement une éventuelle prise de pouvoir qui redonnerait un peu d'espoir à son peuple; pendant que des dizaines de milliers d'être humains se meurent du choléra; pendant que l'inflation se chiffre en millions de pour cents et que le pays tout entier parait abandonné des dieux; bref pendant que des enfants de Dieu appellent au secours, Grace Mugabe, la femme du président démoniaque, se la coule douce à Hong-Kong dans une chambre à 2000 dollars la nuit.
A Addis-Abeba, au sommet de l'Union Africaine (UA), la folie n'est jamais en reste. Mouammar Kadhafi, qui se fait dorénavant appelé "Roi des rois traditionnels d'Afrique" a enfin réussi après des mois d'intense lobbying à se faire élire président de l'UA. Président pour un an, c'est encore assez loin de son rêve de royaume mais c'est déjà pas mal.
Nous tous, êtres humains, avons été créés à l'image de
Dieu. Non seulement Hommes et femmes Il nous créa, mais Il nous créa multiples pour que
multiples nous transformions ce monde cassé à l'origine. Que nous le transformions chacun avec
nos talents ET chacun grâce aux talents des autres. Aussi nos petits ou
grands coups d'état, s'ils n'ont pour but que l'enrichissement ou la soif de pouvoir d'un seul, sont-ils voués à l'échec pour la bonne raison que
seuls, nous ne pouvons rien.
Pour changer le monde, nous avons besoin des autres et de Dieu à travers les autres.
L'Afrique devrait enfin comprendre la puissance de la réunification. Sans
balayer les traditions, sans effacer les ethnies, sans bouleverser un
modèle ancestral, l'Afrique doit maintenant se concentrer sur l'apprentissage de l'amour de l'autre.
L'amour de l'ennemi. L'amour du détestable. C'est ce que lui demande Benoît XVI qui prie à un mois de
son voyage au Cameroun et en Angola "pour que l'Eglise en Afrique trouve les voies et les moyens efficaces
de la réconciliation, de la justice et de la paix." BeniNews suivra ça de près, car BeniNews y sera!
Mais attention, si le coup d'état africain semble à la mode, cela ne signifie pas pour autant que nous devons en France nous voiler la face sur nos propres comportements.
L'attitude Ségolène Royale face à Martine Aubry? Une tentative de putsch.
Les lettres ouvertes de certains "catholiques" au pape Benoit XVI? Une tentative de putsch.
Notre vénération d'un veau d'or de sexe et d'argent? Une tentative de putsch.
Et la liste pourrait continuer. Économique, politique, sportif, familial, social, le coup d'état est permanent. Il renvoie toujours à notre soif de pouvoir. A notre petite arrogance. A notre grand aveuglement égoïste. A notre volonté égocentrique d'immortalité. A notre désir d'être Dieu à la place de Dieu.
Pour que "devenir ce que nous sommes" et changer le monde, ne rêvons qu'à un seul coup d'état. Ne désirons qu'une révolution. Ne participons qu'à un seul putsch. La civilisation de l'amour.