De n'avoir jamais écrit sur la mort de sa mère, Jean Soufre....-"stop!-quoi?-arrête Al, tu vas encore te cacher derrière des calembourgs faciles et des peudos à la con. Tu écris: j'en souffre, Jean Soufre connais pas! D'accord?-je peux raconter à la troisième personne?-Banco, mais pas d'excès, Alex!"Tom s'engage dans la rue Ulysse Gayon. Sens interdit, trottoir. En roller tout est permis:S'accrocher au bus dans le faux plat montant de la rue Fondaudège, une traction sur les bras pour quitter ce bus qui s'arrête et s'élancer vers le pare-choc de la bagnole à portée de ses petites mains ou bien saisir d'un revers le passage de roue, le corp dans l'angle mort du rétro (parce que certains automo-bilieux te font "gicler"s'ils t'aperçoivent), sauter les nids de poule et les séparateurs de voie, redevenir foetus en position de l'oeuf dans les descentes entre les voitures, tortiller du cul dans les relances, glisser des huit roues pour oublier sa destination et cette chape de plomb qui va l'écraser, lui désintégrer le moral pour les jours à venir. Rue Ulysse Gayon il y a FR3 mais aussi la maison de retraite, rayon mouroir. Sa maman y compte les heures. Ce ne sont pas les meilleures. Trompe-la-mort s'est raté: il arrive intact à destination! Quittant son habit de voyou, il retire son bandana, déchausse et sort de son sac à dos des chaussures civilisées. Poumons en feu, de l'adrénaline plein les veines, il franchit le seuil. Tête basse de la honte d'être valide dans ce monde de vieillards. Le mollet agressif pourtant mais les jambes de flanelle des peurs précédentes ou de l'épreuve qui l'attend (à suivre)