La première édition de la Fête à Cabris, tenait donc de la foire aux bestiaux plutôt que des animations podium et des jeux de plages attachés aujourd'hui à cette manifestation.
Cette première édition me laisse un souvenir tenace, celui d'une île bêlante la veille du marché et silencieuse le lendemain.
Tous les acheteurs étaient venus et toutes les bêtes avaient été vendues. Un éleveur de Baie-Mahault me disait, en se frottant la panse avec satisfaction, car on avait bien mangé à cette foire là, qu'il partait à Saba acheter des petits pour répondre à une commande de 90 boucs pour l'édition suivante.
Il n'y a jamais eu de seconde édition de cette Fet a Kabrit en tant que marché.Le temps que la nouvelle municipalité reprenne l'idée, l'Europe était passée par là, aveugle à nos spécificités, et avait réduit à rien cet élevage et ce commerce traditionnel, qui à ma connaissance n'était source d'aucune gastro contrairement à celles liées à la consommation dans nos îles de viande à cabri originaire des pays de la CEE et vendue congelée dans toutes les grandes surfaces. Le fric Roi l'avait encore emporté.
Note pour finir: oui, les services vétérinaires étaient présents sur l'île, lors de la toute première édition.
Sur la place de l'élevage caprin dans une économie de subsistance, on peut lire l'excellent article publié en 2006 à la Réunion, par le journal TémoignageLes études et les recherches de l'INRA sur le sujet ne sont, ce qui est typique de la recherche scientifique française, pas accessibles au public. Merci pour les éleveurs qui ne sont pas, comme on à l'air de le croire, tout à fait des abrutis.Il existe sur le net de nombreuses publications relatives à la communauté indienne et à ses traditions. Parmi elles, citons "Etude des voyageurs de l'Inde et des populations diasporiques indiennes" d'Anthony Goreau et “Musique, rituel et construction du savoir” de Monique Desroches.Je profite de l'occasion pour saluer une excellente initiative du Conseil général de la Guadeloupe qui finance la mise à niveau du site LAMECA. Ce site trilingue, le tout premier du genre dans la Caraïbe, je le consultais déjà en 2000, est une inépuisable source d'informations. Sa mise à niveau était attendue, nous voilà soulagés. Les trésors de LAMECA ne seront pas à jamais perdus dans les fins fonds de la galaxie Web. Le site est indisponible pendant les travaux mais vous pouvez toujours en consulter les pages "en cache" sur Google.