Pastiche du: Le chien et le Loup de Lafontaine Le Passionné et le Fainéant Un Passionné n’avait que de limite, sa soif de réussir,
Si bien que ces détracteurs s’affairaient à le détruire.
Cet Acharné convoque l’un des ses assaillants, le plus méprisant,
Et l’invite à débattre son point en croisant le fer dignement.
L’intimider, le varloper au passage,
Matricule 2600 aurait salivé avec rage.
Mais il fallait éradiquer ces bas instincts,
Car cette tactique ne mène à rien
Et il importe de fructifier cet entretien.
Le Fonceur amorce le débat sèchement
Et d’emblée, l’interroge sur son laxisme déconcertant,
Qui, à ses yeux, le dégoute royalement.
-Tu as beau dire, Défenseur de la vertu,
Ne vois tu pas que tu t’épuise à la tâche, clama l’Insoucieux.
Il est de mise, que de ton labeur, l’excellence y est imbue
Mais ton gage, au bas mot, n’en n’est que disgracieux.
Et la reconnaissance, dont tu es à l’affut,
Sans contredit, pour toi, pauvre rêveur, se veut,
Une quête infructueuse, au pays des chimères.
Rend toi donc à l’évidence et imite donc tes pairs.
Le Persévérant, de rajouter : Et qu’en est-il de te ressembler?
-Il suffit de rien, rétorqua le Musard, la mine amusée.
Bâcler la tâche et feindre l’accablement,
Et faire la lèche, à tes Généraux, impunément.
Ainsi, tu façonnes l’illusion du devoir accompli,
Et, de par ton allégeance, reçoit cadeaux et confettis.
Que diable veux-tu de plus? Monsieur la Perfection!
Nous avons, par surcroit, assurances et fond de pension.Le Passionné, derechef, envoie à la volée,
Une réplique dénudée de finesse
Qui envoie valser le Fainéant en détresse.
-Et l’honneur, qu’en fais-tu ? S’insurgea t-il. -Bof. -Comment? Bof? –Y’en à rien à cirer.
-Mais encore? –Tes souliers, il me répugne de les chausser.
Car, loin de moi, tes sommets, je ne veux escalader.
-Mes souliers? Dit le Passionné : Penses-tu pouvoir, au moins, la tête haute, t’y glisser? –Ne me crois-tu pas capable de m’y complaire?
-En vérité, je te le dis,
Si tu ne peux supporter la chaleur du fourneau,
Imposteur, Sors de la cuisine! De si tôt.
Ainsi fait, le Fainéant prit son trou et tut ses mots.