Autodafées…
Les fées n’ont plus d’effets personnels… Fragments acérés d’un corps-galère…
« Rêve croqué dans la cerise sucrée, dans les bois barbus du Spleen foncé, seule sur le noyau désolé du fleuve des noyés … »
Les fées n’ont aucun effet sur mes pattes de poulets
Comme une bruine de mai réglissant sur les cirés
Sur les amourheureux endormis des bois transis
Sur les marais effacés comme l’émoi de mai
Les fées ont peu d’affect jadis leur baguette
A glissé, ma seule Marilyn
A goûté aux barbituriques après sa dernière fessée
Son sommeil exemplaire n’avait rien de magique
Les fées ont défoncé Norma Jean
Les fées ont froncé le spleen foncé
Du fourreau de l’Angeline
Les fées effacent les traces de leurs méfaits
Comme des greluches de calendrier
Lascif elles pèlent leur peau d’orange à vif
Avec les pattes du poulet dépressif
Comme une greluche de bénitier
Les fées jalouses de fil en aiguille
Veulent empêcher tous mes effets
Fragiles comme le violon d’Ingres
« Rendez-moi Angeline avant que la nuit ne rende ses Affrites »
Ciel ! la nuit envoie ses uppercuts -une myriade de satellites-
Le ciel m’empêche de me révolter
Le ciel aime bien les contes de fées révoltées
Le ciel aime bien rôtir les petits poulets
Au tournebroche des fées
Un Walpurgis édulcoré m’emporterait loin par delà l’exponentielle apparence
Les chutes de reins du violon d’Ingres s’animeraient
Les fées garderaient les yeux fermés
Les fées garderaient un tiers-nœil sur la partition d’Orphée
L’eau douce coulerait à flot sur la joue tendre des bois ronronflants
Tantôt la merveille s’éveille en feu sans merveilleux torrent
Les pommes d’amour abandonnées sur les arbres de la forêt
Les gueules d’amour fracassées comme les os brisés des orfraies
Les flonflons révèlent le manège des fées ces ogresses de l’enfance
Les fées m’ont toujours fait un drôle d’effet
Elles prennent leurs gommes comme on prend son pied
Et s’acharnent
Sur les amourheureux effacés
Les amoureux du Rhin de mai
Qui s’effondre sur les chutes de reins
Des powaimes du vilain Wilhelm…
Des fées aussi effrayantes qu’effrontées, que j’aurais affrontées si…
Mes paupières de lys, aussi agitées que l’eau brûlée de la forêt ne songeaient pas à s’éclipser nord nord-est,
Ce dernier effet m’effraie,et pourtant, faut-il brûler ces serpentes aux cheveux verts
Ces souvenirs cousus à l’envers, dans les ronces du Spleen perdu de mon Eden Under-Arrest,
Qui ne s’effacent plus…
Ces tue-powaimes du vilain Wilhelm,
Je les ai cueillis sur un affreux poémier balafré d’insipides cantilènes
Sans effets personnels sans amour-haine
Alors
Les fées feraient mieux de s’effacer
Les fées feraient mieux d’effacer mes strass de poulet les traces de mes phrasques sur les traces du poémier saigné aux doigts de fées de mes honteux appétits
D’en découdre avec les fileuses d’heureuse destinée…
Ces Harpies m’ont abandonnée sur le pilori rocheux cher aux proscrits
Du fleuve de Schnaps…
Vernissage féerique sans barba papa avec barbituriques
Noir croquis au fusain…
«Demi portion de sexe à flibustiers,
Nous te confisquons tes écailles d’amour sans vice
Vice Versatile te métaphormose en lovatile de xule, pépée d’ ivoire au violon encanaillé, bombyx aux seins désaccordés »
Et la Lorelei fut…
Qui je fus je fuis…endormie sur mon caillou en toc…
Une Laura Lee sucrée comme Chérie-lyn, mirage endormi dans le rétro de son Bus Stop…
Dans l’eau des rêves, mes soupirs de sucre sont les vilains secrets d’un violon encanaillé
Les fées ont lacé ma guêpière sur le boulevard éphémère,
estampillé d’autres auréoles sur l’airain de ma chevelure que défait la nuit
Monstrueuse au pied nu comme une arabesque qui remue quand on défait son lacet, la nuit
Qui je fus je fuis…
-Mes chutes de reins ont perdu leurs écailles de massepain
Ma voix nue ment comme les tronçons d’un serpent ému
Ces vilaines filles, ces très-faulses Saintes , ces garces désaxées, ont tracé la déroute d’un Ange heureux sur mes jarretelles de plâtre
Les Fées, la main froide, se sont évadées, les hurle-vents cernés de strass,
En météores ataraxiques, sillonnant les réglisses, sans laisser de traces,
Frôlant mes yeux-bouches cousus par les uppercuts de ces vilaines
Brutes, qui serrent sensiblement l’écorce lisse des longues-vues fantasmatiques
-dernière entourloupe de passe-passe-
Mes marâtres infernales ont emporté la clef du massepain
En emportant la chaloupe du marin
Trois petits tours de Rhin et puis plus rien
…
( à Guillaume A…et ses divins powaimes…)
E.H.