« L’abus de sel, de gras saturés et de sucre tue chaque année l’équivalent d’une petite ville. » C’est ce que vous pouvez lire sur l’emballage de votre hamburger dont le prix vient encore d’augmenter après l’adoption d’une taxe supplémentaire sur les produits junk-food, tandis que la dame assise à vos côtés dans le métro vous regarde d’un air désapprobateur : « Vous n’avez pas encore songé à arrêter ? »
Si cette petite tranche de vie relève encore du fantasme, deux chercheurs nous expliquent dans le journal québécois Le Devoir pourquoi il devient urgent d’encadrer rigoureusement l’utilisation des produits alimentaires riches en gras et en sucre.
Alors que l’obésité serait en passe de devenir la première cause de mortalité devant le tabac, doit-on s’attaquer aux chaines de fast-food comme on s’est attaqué il y a quarante ans à l’industrie du tabac ? Les acides gras trans et les pesticides que l’on retrouve quotidiennement dans nos assiettes ne nuisent-ils pas à notre santé au même titre que la nicotine et le goudron?
Si le magazine en ligne de size acceptance Miss Plump parle d’intégrisme anti-obésité, c’est pourtant ce que pensele professeur de droit et activiste américain John F. Banzhaf, célèbre pour son combat dans la lutte anti-tabac, qui s’attaque à présent aux producteurs de junk-food.
Cependant, il faudra compter avec un lobby de l’industrie alimentaire aussi puissant que l’était celui de l’industrie du tabac. En attendant, l’encadrement législatif en France reste lui, encore bien maigrichon.