Connaissez-vous Bastien Cazals et Alain Refalo ? Ce sont deux instituteurs - le premier est directeur d’école - qui ont refusé d’effectuer les deux heures hebdomadaires de soutien prévues par les nouveaux programmes du primaire. (Ces deux heures remplacent deux heures de cours depuis septembre).
Dans toute collectivité, ces faits seraient considérés comme des absences injustifiées, et seraient sanctionnés au minimum par une retenue sur salaire ; telle était, semble-t-il, l'intention initiale de l'Inspecteur d'académie concernant Bastien Cazals.
De son côté, Alain Refalo a aggravé son cas en déclarant publiquement : "Aujourd'hui, ce mouvement devient un mouvement collectif de désobéissance civile. Nous allons créer un rapport de force tel qu'il sera impossible de nous sanctionner" (sous entendu, « même si nous ne faisons pas ce pour quoi nous sommes payés »). Et c'est pourtant ce qui est arrivé : l’inspection académique a cédé !
Ainsi, l'Education Nationale, qui cède déjà à un grand nombre d'élève indisciplinés, qui tolère les agissements inacceptables d'une minorité de parents, accepte maintenant des abus de droit d'un petit nombre d'enseignants érigés en justiciers. Leur désobéissance n'a rien de civile, c'est de la désobéissance pure et simple, donnée en exemple à des enfants et à des adolescents que l'institution prétend éduquer.
Ces faux héros, tels Bastien Cazals et Alain Refalo, font beaucoup de bruit et font oublier les vrais héros, cette large majorité d’instituteurs qui s'efforcent de faire au mieux leur travail, trouvent même un certain intérêt à faire du soutien à leurs élèves, malgré d'innombrables difficultés auxquelles les contradictions de l'Education Nationale participent. En l'occurrence, il est grand temps que le Ministère explique clairement à quoi servent les deux heures de soutien : elles concernent les élèves en difficulté temporaire en cours d'année, et non les élèves en grande difficulté et en retard chronique, pour lesquels des mesures spécifiques – classes de niveau ou autres – devraient être préparées pour la rentrée 2009.