Et après ? Ben après, on s’ennuie…

Publié le 18 janvier 2009 par Boustoune

Un été. Deux enfants jouent près d’un lac. Claire, la fillette, passe à travers une planche pourrie et se retrouve coincée. Nathan, le jeune garçon, court prévenir ses parents et se fait percuter de plein fouet par une voiture. Il est déclaré cliniquement mort, mais sort inexplicablement du coma. Il affirme avoir vu une lumière blanche apaisante, enveloppante, mais que quelque chose l’a fait revenir.

Vingt ans après, il travaille à New-York, dans un cabinet d’avocat. Meurtri par un divorce douloureux, il se réfugie dans le travail. Un jour, un homme mystérieux, demande à s’entretenir avec lui. Il est docteur et insiste pour l’examiner, pour lui faire un check-up complet. Nathan l’envoie balader, mais l’homme insiste. Il prétend être capable de savoir si un individu est sur le point de mourir et semble insinuer que Nathan est dans ce cas…
 
Le début, porté par le face-à-face entre Romain Duris et John Malkovich, et par une atmosphère étrange, jouant habilement sur la froideur des buildings new-yorkais et la belle photo de Mark Ping-Bing Lee (le chef op d’Hou Hsiao-Hsien et de Wong Kar Wai), est intriguant. Et après ?

Après, on s’ennuie… L’intrigue progresse trop lentement, trop mollement. Le cinéaste Gilles Bourdos se perd dans des scènes assez inutiles, montrant Nathan et son ex-femme évoluant au ralenti dans une forêt baignée de lumière, plutôt que de développer les personnages. Celui d’Anna, par exemple, campé par la trop rare Pascale Bussières, aurait gagné à être rendu plus attachant, plus complexe. Ou celui du jeune cancéreux à l’hôpital, présenté, puis un peu mis de côté – quel intérêt ?. Ou encore celui de Claire, pas vraiment exploité. Le cinéaste se contente de filmer la beauté – certes appréciable - d’Evangeline Lilly en omettant de lui donner un minimum de texte à défendre… Il y avait sûrement mieux à faire…

Résultat : l’émotion ne passe pas et on se désintéresse peu à peu d’une intrigue dont on devine assez facilement les enjeux. Dommage, car l’ensemble ne manquait pas d’atouts. A commencer par une mise en scène élégante, une esthétique remarquable, une belle musique d’Alexandre Desplats et de bons acteurs : Romain Duris est plutôt à l’aise pour sa première expérience en langue anglaise et John Malkovich est une fois de plus impeccable.

N’ayant pas lu le best-seller de Guillaume Musso dont est tiré ce film, je me garderai bien de lui imputer les problèmes de rythme de la narration. Ce qui est sûr, c’est que d’un point de vue cinématographique, Et après est un bel objet, mais qui s’avère hélas assez creux et profondément ennuyeux en son cœur…
Note :

Mots clés : Et après, adaptation, Guillaume Musso, Gilles Bourdos, Romain Duris, John Malkovich, Evangeline Lilly, thriller, N.D.E