Le Musée Zadkine a découvert dans ses combles six morceaux de bois qui, ô merveille, sont des éléments de la sculpture Cariatide qu’Ossip Zadkine ‘tailla’ en 1923/24, puis qu’il abandonna, semble-t-il, que les insectes colonisèrent et qui fut ensuite tronçonnée, puis mystérieusement transportée des Arques à Paris (jusqu’au 1er mars).
Il reste quelques dessins, quelques photographies et puis ces morceaux de bois dérisoires où l’imagination reconstruit non sans mal une figure féminine : trois d’entre eux sont assemblés, les autres ne trouvent pas leur place dans l’ensemble. On voit les
coups de couteau du sculpteur, les coups de scie du tronçonneur, les trous des xylophages.A côté, l’exact contraire de cette sculpture détruite : des souches foudroyées, ramassées par Zadkine dans les bois, intégrées à sa collection et devenues d’improbables sculptures : des formes qui s’inventent au milieu de l’informe, à côté de cette forme délibérée devenue informe, oeuvre et ruine se répondant.
Dans l’autre salle, de nombreuses statues en bois de Zadkine, alignées comme une futaie avec au fond, un Penone (Il verde del bosco con ramo). Belle exposition à partir de peu de chose, mais qui mène à une réflexion sur l’oeuvre et la nature, sur la création et la destruction. C’est aussi l’occasion de revoir une superbe vanité, la vidéo Still Life de Sam Taylor-Wood.Ossip Zadkine étant représenté par l’Adagp, les photos seront retirées du blog à la fin de l’exposition. Photos de l’auteur.