Dans une conférence-débat organisée par
Europartenaires
le mercredi 6 juin, Véronique Cayla, directrice générale du CNC (Centre
National de la Cinématographie), a partagé ses réflexions sur l’avenir
du cinéma européen.
[Par Anna Sargsyan]
Comment se porte le cinéma européen vu l’omniprésence des films américains ?
En
effet, la part des films américains diffusés en Europe dépasse les 70%,
alors que seul 6% des films européens réussissent à passer les
frontières du pays où ils sont produits. Néanmoins, la bonne nouvelle
est que le cinéma européen est un marché dynamique produisant environs
900 films chaque année. Un bémol doit être toutefois ajouté car ce
dynamisme ne concerne pas tous les pays de l’UE, le marché européen
étant extrêmement fragmenté.
L’intervenante a attiré notre attention sur le fait qu’actuellement le
cinéma national voire régional, ainsi que les films internationaux
suscitent un grand intérêt chez le spectateur européen. A contrario, le
cinéma des pays voisins souffre d’un manque de curiosité de la part des
Européens, les films français étant peut-être la seule exception.
En effet, l’existence du cinéma européen est conditionnée par la bonne
marche des cinémas nationaux. Pour pouvoir résister à la puissante
industrie cinématographique des Etats-Unis, le cinéma européen requiert
les aides de l’Etat et de la Commission Européenne. Par ailleurs, la
Commission fait la distinction entre films commerciaux et films
culturels, préconisant de réserver les aides d’Etat à ces derniers.
Véronique Cayla n’est pas d’accord avec une telle logique. Elle nous
explique que dans le cas français, c’est souvent les films de
divertissement qui permettent de financer le cinéma d’auteur grâce à
une taxe prélevée sur chaque billet acheté. L’intervenante ajoute que
la limitation des aides d’Etat au cinéma français au nom de la libre
concurrence ne bénéficiera pas au cinéma des pays voisins. La
conséquence d’une telle action sera un plus grand avantage donné aux
films en provenance des Etats-Unis.
Mme Cayla s’est montrée optimiste quant à l’avenir du cinéma d’une
façon générale, en déclarant que la piraterie ne peut pas être une
vraie menace pour le septième art. Quant au cinéma européen, véritable
miroir de la diversité culturelle de l’UE, le plus grand défi est
d’assurer une meilleure circulation des films nationaux à l’échelle de
l’Union. La bonne portée de son cinéma est vitale pour l’identité
européenne, et, comme l’a formulé le fameux cinéaste allemand Wim
Wenders, "L’Europe a plus besoin de son cinéma que le cinéma de l’Europe". A.S.
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Vrai que ce serait vachement bien d'avoir un cinéma Européen. Forts de nos diversités, cela donnerait un cinéma nouveau ! Quelqu'un a des bons films d'europe de l'est à me conseiller ? Pour peu que je me souvienne, le dernier film européen que j'ai vu (mis à part les films français), c'est Volver réalisé par Pedro Almodovar avec Penélope Cruz et Carmen Maura. J'en ai un très bon souvenir !
"la piraterie ne peut pas être une
vraie menace pour le septième art."
Cette phrase me fait quand même bien rigoler... Les mentalités sont vraiment à des lieux de la révolution culturelle qu'est internet. On discute encore d'une question caduque. La diffusion du cinéma Européen et international est fait à plus grande échelle que jamais. Le cinéma s'éteindra lorsque les gens arrêteront de le regarder et non pas quand on arrêtera d'acheter des DVD's (à des prix exorbitant).
En attendant, je vous propose de découvrir un court métrage animé appelé Elephant Dream. Il est sous licence creative commons, vous pouvez donc le reproduire et le diffuser en toute quiétude ;-)
Cliquez sur la bannière pour télécharger le film :-) (.mov)
Je l'ai pas encore vu. Je vous dirais demain ce que j'en ai pensé !