Nul ne sait aujourd’hui quel sera le résultat de l’Assemblée Générale des actionnaires de Fortis le 11 février prochain. Il semble pourtant qu’un nouvel affrontement s’y prépare. N’est-il pas regrettable qu’une négociation sérieuse entre représentants des actionnaires et gouvernement n’aie pas eu lieu ?
En effet, une des seules certitudes que l’on peut avoir à l’heure actuelle, c’est que - sauf si une vraie médiation (volontaire et discrète) est en cours pour le moment - il y aura beaucoup de frustration(s) après cette AG.
Si elle n’arrive pas à un accord sur le nouveau CA et sur le découpage proposé par le gouvernement, celui-ci aura prouvé combien son arrogance est dangereuse. Si le découpage et le CA sont validés, comment vont faire les Modrikanen et autres Déminor pour sauver la face ? Ne seront-ils pas obligés de tenter de nouvelles actions ?
Je pressens qu’il y a suffisamment d’intérêts convergeants entre actionnaires, épargnants, travailleurs du secteur et gouvernements que pour arriver à un accord raisonnable. Cela implique cependant d’arrêter les rodomontades, d’accepter de sortir d’une négociation en disant “nous nous félicitons mutuellement d’avoir tous été très forts et d’avoir, chacun d’entre nous pu faire respecter nos priorités”, et de ne plus passer son temps à crier sur la place publique “seule ma solution est acceptable”, sous une forme plus ou moins modérée.
Encore une fois, la règle de base de la médiation est de rester humble sur la forme tout en étant très exigeant sur le contenu. D’être discret sur les moyens mis en oeuvre et enthousiaste sur le résultat. De garder les émotions pour le moment ou les portes sont fermées et de montrer les convergences dans la communication. Et surtout d’accepter, dès le premier moment, que l’on ne trouvera pas d’accord si l’on ne se concentre pas d’abord sur la recherche d’une solution qui répond aux besoins de l’autre.