(Source : http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/02/03/pour-la-fondation-abbe-pierre-le-ralentissement-economique-aggrave-la-crise-du-logement_1149874_1101386.html)
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Surtout, elle critique les mesures prises en décembre par le président Sarkozy dans le cadre du plan de relance, à savoir le programme de construction de 70 000 logements supplémentaires sur 2009-2010, qui s'ajoute aux 30 000 logements que les organismes HLM doivent racheter à des promoteurs privés. Pour la Fondation, ces 100 000 logements supplémentaires comporteront moins de 50 % de véritables logements sociaux. Elle dénonce "le développement d'une offre totalement décalée par rapport à une demande sociale qui elle-même continue à se fragiliser". "Politiquement, on a l'impression qu'on attend la prochaine explosion", après la vague de violences de 2005, estime Christophe Robert, directeur des études de la Fondation. "La crise des banlieues est renforcée par la crise du logement", assure Christophe Robert.
La part des dépenses engagées par la collectivité publique en faveur du logement (1,79 % du PIB en 2008) est en recul, connaissant son niveau le plus bas depuis trente ans, un recul essentiellement imputable à la diminution de la contribution de l'Etat, passée de 1,36 % du PIB en 2000 à 1,1 % en 2008, souligne par ailleurs la Fondation dans son "tableau de bord" du suivi des politiques du logement.
628 EUROS PAR MOIS
Dans son rapport, la Fondation s'attaque par ailleurs à plusieurs thématiques comme les "territoires d'exclusion", le droit au logement opposable (DALO) et le logement des personnes âgées. La Fondation souligne qu'aujourd'hui 600 000 personnes âgées vivent avec une allocation de solidarité de 628 euros par mois qui les situe sous le seuil de pauvreté. Après une "parenthèse heureuse", le recul de la pauvreté des plus de 65 ans, enregistré sur la période récente, est aujourd'hui terminé, indique le rapport.
La Fondation dénonce également la relégation des 4,6 millions de personnes vivant dans les 750 quartiers définis comme ZUS (zone urbaine sensible). Elle souligne ainsi le "blocage de la mobilité résidentielle" et la "spécialisation" des 750 ZUS dans l'accueil des immigrés (18 % contre 7,5 % pour l'ensemble de la population) et des ménages pauvres (27 %, soit trois fois plus que dans le reste de l'espace urbain).