L’annonce faite ce week-end par Elhut Olmert de « riposte disproportionnée » d’Israël aux reprises de tirs du Hamas vient comme en écho à un étonnant et décapant article d’un général italien, publié dans « La Republica » et repris par le « Courrier International ». Fabio Mini, c’est son nom, général d’infanterie, fût commandant de la KFOR au Kosovo, dans cet article il nous explique comment les victimes civiles sont redevenues les véritables objectifs de guerres. Il écrit : « les dégâts collatéraux sont, par définition, ceux qui sont causés à des civils lorsque l’on tente d’atteindre des cibles militaires. Ce sont des dégâts, prévus ou imprévus, dus au manque de précision des armes ou à l’erreur. Pendant la guerre du Kosovo en 1999, le porte-parole de l’OTAN avait abondamment utilisé ce terme pour se dédouaner, y compris lorsque les frappes sur des bâtiments civils étaient intentionnelles. Cela revenait à minimiser un acte qui pouvait être assimilé à un crime de guerre et à rendre les victimes responsables de s’être trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Le cas du Kosovo a fait école… En Tchétchénie, en Afghanistan, au Liban et tout récemment à Gaza, la stratégie délibérée de frapper les civils pour affaiblir le soutien de la population aux insurgés, aux rebelles et aux dits terroristes est une autre régression, qui nous ramène aux guerres contre-révolutionnaires, qui du reste ont toujours abouties à la victoire des rebelles, et aux exactions du temps des occupations coloniales. Le recours à la propagande pour justifier et dissimuler ces régressions a des airs de déjà-vu… La guerre psychologique visant à démontrer que les civils ne font pas partie de nos objectifs mais sont victimes de l’adversaire qui s’en sert comme boucliers n’a pas changé depuis des millénaires, et c’est pourquoi l’ennemi a toujours…