Il avait regretté le « service minimum » du PS pour le soutenir dans l’adversité. Il vient de jeter un pavé dans la mare de ce dernier. Julien Dray publie un texte « Et après » (tout un programme), première intervention politique depuis ses ennuis avec les montres. Il en profite au passage pour assurer qu’il n’a rien à se reprocher. Mais là n’est pas l’essentiel, et l’on peut regretter la manière scandaleuse dont ces péripéties de compte en banque, ont été divulguées sans aucun respect pour une instructon inéxistante et sans que l’interressé ait accès au dossier.
Remontant sur son cheval, dynamisme enviable, il se demande si la gauche doit continuer à seulement accompagner les revendications sociales du moment, ou bien voir plus loin. Pour lui, plus que la classique relance par la consommation, le débat de fond devrait porter sur la répartition des revenus entre le capital et le travail. Ce en quoi il n’a pas tout à fait tort.
Il ajoute que les socialistes, en demeurant ainsi frileux sur des concepts d’avenir, ne font que d’apposer des rustines sans faire souffler le vent de la nouveauté, sans désigner un espoir nouveau et mobilisateur. Il redoute que cette frilosité laisse à d’autres de véritables boulevards à l’autre gauche. « Il faut voir plus loin, plus haut et renouer avec l’ambition de créer et de porter un projet alternatif de société . »
Si cet effort n’est pas réalisé, les socialistes se condamnent pour lui, à rester longtemps dans l’opposition.
« Une gauche de compassion et d’aigreur, qui stigmatise celles et ceux qui ont la chance d’avoir un peu plus que leurs voisins, et qui parle que de minima sociaux aux plus démunis, sans leur promettre autre chose qu’une bonification occasionnelle et de façon exceptionnelle, ne peut séduire et entraîner l’enthousiasme »
Dans le même style, François Rebsamen (sénateur-maire de Dijon), lieutenant de Ségolène Royal, n’a pas pris de gants pour « torpiller » le contre-plan du PS. Une sortie qui a fait le bonheur du Premier ministre, François Fillon.
A lire ces professions de contre-foi, on croit parcourir le livre d’Obama, décidément plus copié que copieur. Les prises de position de l’américain, vont devenir la bible. Ils auraient du faire venir Barack à Reims. Si seulement le vieux parti pouvait ainsi se ressourcer et abandonner les péripéties champenoises pour le New Deal de Chicago ! Pour en revenir à Julien Dray, on comprend mieux, après cette sortie, pourquoi les amis de Martine se dépensent sans compter pour lui couper les ailes !
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